Honoré d’Albert, duc de Chaulnes, à Richelieu, Amiens, 13 février 1632.
Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 1675, f° 181-182. Original autographe. Le texte original a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 94-95.
Monsieur,
Le sieur d’Anvilliers, passant par cette ville pour vous aller trouver, m’a assuré qu’il m’obligerait de vous rendre cette lettre avec sûreté, par laquelle j’ai cru vous devoir confirmer ce que j’ai eu l’honneur de vous écrire par celle que M. le commandeur de Gouttes m’a promis de vous rendre de ma part, et vous dire que l’affaire que vous savez continue toujours, et que les personnes qui sont venues en ce voisinage depuis quelques jours s’y échauffent grandement, et, la croyant d’importance pour leurs desseins, font des grands préparatifs.
J’attends à toute heure le retour du marchand pour savoir toutes choses que, s’il y a sujet de vous envoyer quelque gentilhomme près, je ne manquerai pas de le faire. Les nouvelles que nous avons sont de quelques levées qui se font dans le Pays-Bas qui nous obligent à nous tenir sur nos gardes et font que je veille soigneusement à la conservation de cette province. Comme, néanmoins, nous ne voyons rien encore qui nous donne sujet de craindre et nous semble que nos voisins aient plus d’appréhension des armes du Roi que dénie d’entreprendre sur nous.
Le retour de deux hommes que j’ai envoyé sur les lieux et dans leurs places et dans cette cour-là me rendront mieux plus informé de toutes choses, de quoi j’aurai l’honneur, Monseigneur, de vous donner avis et vous assurer que comme je ne saurais envoyer des nouvelles légères et incertaines que quand il y en aura d’importantes, que je ne serai pas paresseux à vous les faire entendre. Je ne vous importunerai pas d’une plus longue lettre. Je vous supplierai seulement de croire que je suis toujours dans la passion de vous témoigner que je suis véritablement, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur,
D’Amiens, ce 13 février 1632.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (16 décembre 2022). Texte 540, année 1632, 13 février, le duc de Chaulnes à Richelieu. Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 6 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tqbz