Henri de Saulx-Tavannes, à Richelieu, Mantoue, 5 mars 1632.
Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 804, f° 60-61. Le texte original a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 111.
Monseigneur,
Je suis contraint de envoyer ce courrier à Votre Éminence pour lui faire savoir que, si dans la fin de ce mois, je ne me trouve au règlement de la succession de mon père [Jean de Saulx, vicomte de Tavannes], ma mère [née Gabrielle des Prez de Montpezat] me écrit que elle ne m’y pourra conserver aucun avantage et que je ne en dois point espérer d’elle, ce que je commence à ressentir ne en recevant plus de assistance, et les banquiers ne me veulent plus m’en faire tenir, ne me voyant aucun bien assuré. Je ne sais ce que je dois faire. [Ce] sont choses véritables et non artifices supposés, desquels aucune lâcheté ni méconnaissance ne me peuvent faire user envers Votre Éminence, ce qui me la fait très humblement supplier de me permettre de faire un voyage en France.
Je laisserai plutôt tous mes gens ici afin d’y revenir plus promptement. Mantoue est à présent peuplé et réparé. Les nuits sont courtes et les Vénitiens en prennent un grand soin, y ayant envoyé le comte Martiningue pour général de leur troupes, avec ordres néanmoins de me rendre toute obéissance <…> un brave homme sur les soins duquel je crois que Votre Éminence se peut bien assurer, attendant mon retour, qui sera aussi prompt, comme il me sera commandé, n’ayant plus forte passion au monde que de vous bien servir toute ma vie, avec plus de fidélité que le commun des hommes, ce que je ne vous puis témoigner que dans les occasions, lesquelles je prie Dieu de m’envoyer, et de vous bien protéger et conserve votre santé, étant, Monseigneur, votre très humble, très obéissant et très fidèle serviteur,
Tavannes
<Mantoue> ce 5 mars 1632.
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (9 janvier 2023). Texte 558, année 1632, 5 mars, Saulx-Tavannes à Richelieu. Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 20 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tqcx