François Lanier (ou Lasnier) (1602-1676), chevalier, baron de Sainte-Gemme-sur-Loire, sieur de Ferrières et de Vernusson, est conseiller au Grand Conseil. Au mois de juin 1631, il est nommé rapporteur de la chambre de justice de l’Arsenal. Lanier détient également la charge de maître des requêtes ordinaire de l’hôtel du Roi à partir du mois de juin 1632.

En 1633, il est chargé de l’instruction du procès de Blaise Rouffet, et, à ce titre, mène les interrogatoires du prisonnier, enfermé à la Bastille, avant qu’il ne soit jugé par le parlement de Metz à la fin du printemps 1634. Lanier est également chargé d’enquêter sur le projet d’attentat visant Richelieu, fomenté en 1633, par un gentilhomme lavallois, René de La Bernardière, fidèle de Marie de Médicis. Son domestique, Vauchon, a été arrêté, probablement à Péronne, sur ordre du juge de Laval¹. Lanier conduit l’interrogatoire de Vauchon en mars 1634. Il mentionne à cette époque la nécessité d’arrêter les protagonistes de l’affaire, et ses soupçons concernant l’implication de René du Boislehou². Arrêté, René de Boislehou est incarcéré au château d’Angers. Par lettres datées du 3 octobre 1634, François Lasier est encore chargé par Louis XIII, en qualité de commissaire, et en compagnie de Jacques Barin de La Galissonnière, de solliciter un don gratuit des États de Bretagne réunis à Dinan, et de répondre aux doléances. François Lasnier prend, en cette occasion, le titre d’intendant de justice, police et finances après consultation, par le marquis de La Meilleraye, du parlement de Bretagne. Il ne séjourne cependant que quelques semaines à Dinan. Au début de l’année 1635, il doit se rendre à Angers, à la suite de l’évasion du château d’un capitaine de vaisseau hollandais, en compagnie de René de Boislehou et du premier valet de chambre de Charles  de Cossé, marquis d’Acigné³.  En octobre, François Lanier est fait intendant de justice et finances dans l’armée du duc de Rohan, il est également chargé de mission en Rhétie. Il se trouve en Valteline de novembre 1635 à juin 1636, date à laquelle le titre d’intendant de Bretagne est détenu par Jean d’Estampes. C’est dans ce cadre qu’il est chargé de l’instruction du procès de Michel de Clausel. François Lanier exerce également les fonctions d’ambassadeur ordinaire auprès des Grisons de février 1636 à janvier 1637. Peu apprécié, il est sans doute en partie responsable de la rupture des relations diplomatiques avec les Ligues grises en 1637. Il est ensuite, et jusqu’en 1640, intendant des armées en Flandre, en Picardie, puis en Anjou. Il est commissaire pour le Roi aux États de Bretagne en 1638-1639, il est encore envoyé au Portugal en tant qu’ambassadeur extraordinaire en 1653⁴. François Lanier a épousé Jeanne Licquet.

Textes 152, 318, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Ordre du 10 novembre 1633 d’arrêter le valet de chambre et le frère du sieur de La Bernardière, religieux au Mont-Saint-Michel, Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), Richelieu à la conquête de la Lorraine. Correspondance : 1633, Paris, éditions L’Harmattan, 2010, p. 664-665 [↩]
2. François Lasnier à Richelieu, Paris, 13 mars 1634, Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), Le trésor pillé du Roi : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1634, Paris, éditions L’Harmattan, 2013, 2 volumes, tome 1, p. 349-350. [↩]
3. François Lanier à Richelieu, Angers, 27 janvier 1635, original autographe conservé au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 813, f° 60. [↩]
4. Voir Madeleine Haehl, Les Affaires étrangères au temps de Richelieu : le secrétariat d’État, les agents diplomatiques (1624-1642), Bruxelles, Bern, Berlin…, P.I.E. Peter Lang, 2006, p. 236-237 ; voir également la Table ou abrégé des cent trente-cinq volumes de la Gazette de France…, Paris, imprimerie de la Gazette de France, 1767, tome second, p. 312. [↩]