Le marquis de Châteauneuf à Richelieu, 9 mars 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 802, f^° 57-58. Le texte original a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 116-117.

J’espère que nous serons tous assemblés ce jourd’hui pour commencer demain à ouvrir le procès. Hier au soir, aussitôt que je fus arrivé, le président Bouchu, avec deux conseillers, me vint prier de l’excuser de se trouver au jugement du procès, sur ce que Messieurs du Conseil devaient opiner devant lui, et que cela avait été arrêté avec ceux de sa compagnie qu’il en userait ainsi. Je lui remontre ce que j’estime, et les fis assembler pour changer ceste délibération, de laquelle ils se sont départis, ce me semble. Ces difficultés sont fâcheuses au commencement d’une affaire, et à craindre qu’elles aillent augmentant, et particulièrement sur la fin. À Paris, il est fait une consultation pour me accuser. Je n’en sais pas les causes, et en tout cas si ce produis un rescrit de Rome, s’en porter pour appelant comme d’abus [sic].

Hier l’on porta chez Moris les trois livres que je vous envoie, qui sont ceux que Montibidor portait imprimer an Lorraine. Je vous envoie un mémoire des livres qui se font en Artois. Il est du tout nécessaire de faire publier des défenses aux sujets du Roi d’aller servir les Étrangers sans sa permission. Je dis hier à M. de La Villeauclers [sic, La Ville-aux-Clercs] de faire la déclaration comme vous avez résolu, mais ces Messieurs sont tous à Paris. 

Le président de Bernières, de Rouen, est à l’extrémité. M. de Longueville demande que le Roi nomme à l’office un des parents du défunt. Turgot dit que le Roi lui a promis, s’il plaît au Roi, de ne se point engager à M. de Longueville. 

La Reine me fit cent serments, tels qu’ils se peuvent faire, qu’elle n’avait reçu aucunes nouvelles de M^me de Fargis, et n’en voudrait recevoir, et me dit qu’elle la ferait sortir de Bruxelles. Et à l’instant, j’apprends qu’elle envoya quérir Navasse, auquel elle en fît plainte contre l’Infante [Isabelle Claire Eugénie de Habsbourg], lui disant qu’elle ne la pouvait plus obliger que la faisant sortir de Bruxelles.

Ce mercredi matin

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