Henri de Baudéan, comte de Parabère, à Richelieu, La Rochelle, 10 mars 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 1475, f^° 178-180. Le texte original a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 118.

Monseigneur,

L’honneur qu’il vous a plu me faire de me témoigner que vous auriez agréable que je fisse la charge que j’ai l’honneur d’avoir sous votre autorité dans votre gouvernement d’Aunis, m’a fait résoudre de venir en cette ville de la Rochelle pour y attendre les occasions de vous y rendre des preuves véritables du passionné désir que j’ai de vous témoigner, Monseigneur, par mes très humbles services et très soumises obéissances, que de tous ceux qui se sont jamais attachés particulièrement à votre service, nul ne peut être plus résigné à toutes vos volontés que moi, puisque désormais je n’en veux plus avoir que celles qu’il vous plaira me donner.

Je n’ai point manqué, Monseigneur, soudain être arrivé en cette ville, d’être allé en Brouage rendre mes devoirs à M. le Commandeur [des Gouttes], lequel, à mon instante supplication, m’a promis de s’y rendre dans peu de jours pour me donner cette satisfaction de vous pouvoir faire voir par l’entière obéissance que je lui <…> que votre respect me fait estimer plus glorieux d’obéir de cette sorte que de commander à plusieurs provinces.

Je prendrai la hardiesse, Monseigneur, de vous supplier très humblement de trouver bon que je vous fasse souvenir que lorsque je reçus l’honneur de vos commandements à Château-Thierry, vous me fîtes l’honneur de me promettre votre assistance favorable pour me faire obtenir des gardes comme mon beau-frère de Brassac en a en Poitou, qui est un bienfait que je ne veux tenir de votre main, non plus que tous les autres que j’aurai à recevoir dorénavant, et qui me donnera moyen de vous pouvoir rendre mes très humbles services plus utilement, non pas plus affectionnément, puisque la passion que j’ai à votre service est à un point qu’elle ne peut recevoir d’augmentation, étant, Monseigneur, votre très humble, très obéissant et très fidèle serviteur, 

Parabère

La Rochelle, le 10 mars 1632.

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