Henri-François Alphonse d’Ornano (1590-1652), seigneur de Mazargues, est le fils cadet d’Alfonse Corse, dit « d’Ornano » (1548-1610), maréchal de France, et de Marguerite-Louise de Grasse de Pontevès de Flassans. Il est le frère de Jean-Baptiste d’Ornano (1581-1626), maréchal de France, précepteur du duc d’Orléans. Il bénéfice de la faveur de son frère aîné et entre dans la domesticité de Monsieur en qualité de premier écuyer.
L’emprisonnement puis la mort du maréchal d’Ornano, en 1626, ne remet pas en cause les charges dont il bénéficie auprès du frère du Roi. Il est, après son frère aîné, colonel des Corses, tandis que ses autres frères sont également maintenus dans leur charge : Joseph d’Ornano, comme maître de la garde-robe du duc d’Orléans, et Pierre d’Ornano, marquis de Sainte-Croix, comme maître de camp du régiment de Monsieur1.
C’est probablement en 1632 qu’il devient colonel et gouverneur de Tarascon, malgré la révolte orchestrée dans le sud du royaume par le duc d’Orléans, avec la complicité du duc de Montmorency2.
Il est également le gouverneur « de Crest, du Pont-Saint-Esprit et fort Saint-André de Villeneuve »3.
Monsieur de Mazargues se trouve aux côtés du duc d’Orléans, en 1642, lors d’un séjour à Bourbon-les-Eaux4.
Il a épousé, le 28 janvier 1615, Marguerite de Raymond de Modène, dame de Serpèze (ou Serpaise), veuve du comte Claude de Grolée. La protection de Monsieur permet à leurs deux filles de contracter de prestigieuses unions : Anne d’Ornano épouse François de Lorraine, comte d’Harcourt, et Marguerite d’Ornano épouse, en 1628, Louis Gaucher de Monteil, comte de Grignan5.
Voir aussi Michel Vergé-Franceschi, « Les Ornano : des seigneurs feudataires corso-génois (1498-1610) », dans Damien Coulon, Catherine Otten-Froux, Paule Pagès et Dominique Valérian (dir.), Chemins d’outre-mer : études sur la Méditerranée médiévale offertes à Michel Balard, Paris, éditions de la Sorbonne, 2004, p. 847-857 ;
François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois et Badier, Dictionnaire de la noblesse… troisième édition, tome quinzième, Paris, chez Schlesinger frères, 1869, col. 257-258.
Texte 576,
- Voir Pierre Gatulle, Gaston d’Orléans, entre mécénat et impatience du pouvoir, Seyssel, Champ Vallon, 2012, p. 193. [↩]
- Voir le courrier du maréchal de Vitry à Richelieu, le 15 mars 1632, conservé au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 1702, f° 24-25, publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 123, texte 576. [↩]
- Chevalier de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France…, tome sixième, Paris, chez l’auteur, 1826, p. 20 famille de Raimond-Modène. [↩]
- Pierre Gatulle, Gaston d’Orléans, entre mécénat et impatience du pouvoir, ouvrage cité, p. 321. [↩]
- Pierre Gatulle, Gaston d’Orléans, entre mécénat et impatience du pouvoir, ouvrage cité, p. 193. [↩]
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (20 janvier 2023). Ornano (Henri-François Alphonse d’, seigneur de Mazargues). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 26 mars 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tqdt