Henri de Beringhen (1603-1692), seigneur d’Armainvilliers, est le petit-fils d’Henri de Beringhen, installé à Paris à la fin du XVI^e siècle, où il fait fortune dans le commerce et l’industrie. La famille, protestante, est originaire de Hal, au sud de Bruxelles, ou de la région de Clèves, et de noblesse récente¹. Son père, Pierre de Beringhen († 1619), obtient la charge de premier valet de la Chambre du Roi, qu’il exerce jusqu’à son décès². Sa mère est Madeleine Bruneau, sœur de Madame des Loges, auxquelles Tallemant des Réaux consacre des Historiettes, l’Historiette de Madame de Béringhen étant couplée à celle de son fils³. Henri de Beringhen naît, quant à lui, le 20 octobre 1603 et est baptisé le 15 décembre, avec Henri IV pour parrain et Catherine de Bourbon, duchesse de Bar, pour marraine⁴.

Il devient à son tour premier valet de la Chambre du Roi, en compagnie d’Henri Jacquinot⁵.

En 1626, il est impliqué dans la conspiration de Chalais, puis poursuit ses intrigues contre Richelieu, aux côtés de la comtesse du Fargis, qui est alors peut-être sa maîtresse.  À la fin du mois de juillet 1630, il recueille à Lyon les confidences de Louis XIII, malade, et refuse d’en faire part à Richelieu⁶.

Après la journée des Dupes, au début du mois de décembre, Richelieu, inquiet de son influence, le contraint de quitter la cour, quinze jours avant que la comtesse du Fargis ne soit, elle-aussi, renvoyée. Le cardinal-ministre est alors particulièrement inquiet de la cabale orchestrée conjointement par le médecin Vauthier et par Beringhen. Richelieu, dans son Journal de Monsieur le cardinal duc de Richelieu, qu’il a fait durant le grand Orage de la Cour en l’Année 1630 et 1631, tiré de ces mémoires qu’il a écrit de sa main, avec diverses autres pièces remarquables, qui sont arrivées en son temps (qu’il prépare en 1634 et qui concerne également les années 1632, 1633 et 1634) évoque la collusion de Vauthier et de Beringhen⁷. 

Henri de Beringhen doit s’exiler, d’abord auprès du roi Gustave-Adolphe de Suède. Il participe dans les rangs de l’armée suédoise à la bataille de Lützen en 1632. Il passe ensuite en Hollande, au service Frédéric-Henri de Nassau, qui l’accueille, d’après Du Maurier⁸, en compagnie du marquis d’Hauterive, en raison de leur hostilité à Richelieu. Il rejoint l’armée hollandaise en qualité de capitaine de cuirassiers⁹.

Il ne revient en France qu’après la mort de Richelieu et obtient, en 1645, la charge de premier écuyer du Roi. Anne Blum indique dans sa thèse qu’en 1656 il est dépêché auprès de la famille de Gonzague, à Mantoue¹⁰.

Il épouse, en 1646, Anne du Blé, fille de Jacques du Blé, marquis d’Uxelles, et décède le 30 mai 1692.

Textes 579, 750, 

1. Antoine Adam – éd. -, Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, t. 2 , p. 1019-1020 et p. 1212-1213. [↩]
2. Antoine Adam – éd. -, Tallemant des Réaux : Historiettes…, ouvrage cité, t. 1, p. 914. [↩]
3. Antoine Adam – éd. -, Tallemant des Réaux : Historiettes…, ouvrage cité, t. 1, p. 608-611. [↩]
4. Antoine Adam – éd. -, Tallemant des Réaux : Historiettes…, ouvrage cité, t. 1, p. 1019 et p. 1213. [↩]
5. Maximin Deloche, « La Chambre de Louis XIII et le cardinal de Richelieu », Revue historique, 1947, n° 167, p. 16-45. [↩]
6. Antoine Adam – éd. -, Tallemant des Réaux : Historiettes…, ouvrage cité, t. 1, p. 1216. [↩]
7. Au chapitre 11 de l’ouvrage, intitulé « Cabale de Vautier avec [Henri de] Beringhen [seigneur d’Armainvilliers] et autres », au folio 35 et suivants dans la minute de l’ouvrage conservée à la BnF, collection Baluze, f° 145. Voir aussi Antoine Adam – éd. -, Tallemant des Réaux : Historiettes…, ouvrage cité, t. 1, p. 962. [↩]
8. Mémoire pour servir à l’histoire de la République des Provinces-Unies, t. II, p. 174, repris par Antoine Adam – éd. -, Tallemant des Réaux : Historiettes…, ouvrage cité, tome 2, p. 892. [↩]
9. Antoine Adam (éd. -, Tallemant des Réaux : Historiettes…, ouvrage cité, t. 1, p. 1216. [↩]
10. Anna Blum, « Les sages jalousie » : la diplomatie italienne de la France à l’époque de Richelieu et de Mazarin, 1635-1659, thèse de doctorat soutenue à l’université de Paris-Sorbonne, sous la direction de Lucien Bély, en 2010, voir p. 370 de la thèse, qui a ensuite été publiée aux éditions Classiques Garnier en 2014. [↩]

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