Pierre de Bérulle (1575-1629) appartient à une famille de la noblesse de robe, originaire de Champagne. Né à Sérilly le 14 février 1575, il est le fils aîné de Claude de Bérulle, seigneur de Sérilly, Vieilverger, Turny et Rugny, baron de Séant-en-Othe, conseiller au parlement de Paris, et de Louise Séguier¹.

Malgré le rang qu’il occupe dans la fratrie à laquelle il appartient, il choisit la carrière ecclésiastique. Son frère cadet, Jean de Bérulle, baron de Séant-en-Othe, hérite de la charge de leur père au parlement de Paris et accède à la charge de procureur général de la Reine mère².

Après des études chez les jésuites puis à l’université de Paris, il participe à la conférence réunie par le roi Henri IV à Fontainebleau, en 1600, où il seconde le cardinal du Perron lors de la controverse qui oppose ce dernier au calviniste du Plessis-Mornay.

Aumônier du Roi, il est envoyé en 1604 en Espagne pour en ramener des carmélites, dont Henri IV souhaite l’établissement à Paris. Pierre de Bérulle obtient l’installation de quelques religieuses, rejointes par sa cousine, M^me Acarie, née Barbe Avrillot. Il fonde également la congrégation de l’Oratoire de Jésus, confirmée par le pape Paul V en 1613, et dont il devient le premier supérieur général en France.

Pendant la minorité de Louis XIII, Bérulle parvient à ramener le duc de Nevers à la fidélité au Roi. C’est encore lui qui négocie avec Marie de Médicis, après le départ de celle-ci à Blois, puis à Angoulême. Il prend aussi la défense du prince de Condé, emprisonné, et du duc d’Épernon, qui a suivi le parti de la Reine.

En 1624, Louis XIII envoie Bérulle à Rome pour y solliciter la dispense nécessaire au mariage de Henriette-Marie de France avec le prince de Galles et y négocier la paix de la Valteline. De retour en France, Bérulle devient confesseur de la sœur du Roi et la suit en Angleterre. Aux prises avec le cardinal de Richelieu en ce qui concerne la paix de la Valteline, il ne parvient pas au bout de sa mission.

Sous l’influence du père de Bérulle, Louis XIII entreprend de se réconcilier avec son frère, Gaston d’Orléans.

En 1627, Urbain VIII le nomme au cardinalat. Il décède au cours de la messe qu’il donne le 2 octobre 1629.

Voir l’article « Bérulle », dans François Bluche (dir.), Dictionnaire du Grand Siècle, Paris, Fayard, 1990, p. 192-193.

Textes 579, 743, 756, 

1. Voir Michel Popoff (pub.), Prosopographie des gens du parlement de Paris (1266-1753) : d’après les ms. Fr. 7553, 7554, 7555, 7555 bis conservés au Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, Paris, le Léopard d’Or, 2003, 2 volumes, t. 1, p. 337. [↩]
2. Ibidem. [↩]

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