Robert Aubry (ou Aubery, Aubéry) (1571-1657), seigneur de Brévannes, Trilport, Saint-Prix, Courcy, seigneur puis marquis de Vatan, dit, selon Tallemant des Réaux, « Robert le Diable »¹ serait le fils de Jean Aubry, maître des requêtes ordinaire de l’Hôtel du Roi², ou le fils cadet de « Claude Aubéry, marchand grossier-mercier et consul des marchands de Paris, puis reçu secrétaire du roy en 1578 »³ et de sa seconde épouse Catherine Vivien. Il est le frère cadet de Jean Aubry, sieur de Trillepert (ou Trilport), conseiller d’État.

Robert Aubry obtient d’abord les charges conseiller au Grand Conseil et de conseiller de la ville de Paris le 8 août 1606. Il accède à celles de maître des requêtes ordinaire de l’hôtel du Roi le 7 septembre 1609.

Intendant de justice en Bourbonnais, Haute et Basse-Auvergne en 1616, il est nommé deuxième président en la Chambre des Comptes par lettres du 4 avril 1619, et conserve son office jusqu’à sa mort, en 1657.

Il est fait conseiller d’État en décembre 1629 et conseiller d’État honoraire bar brevet en date du 17 janvier 1651.

Un acte notarié conservé au minutier central des Archives Nationales indique, en outre, qu’il est doyen des conseiller de la ville de Paris en 1650⁴.

En novembre 1633, lui ou son frère, Jean, est envoyé par Richelieu à Bordeaux, en compagnie de François de Villemontée, pour enquêter sur le différend opposant l’archevêque, Henri d’Escoubleau de Sourdis, au duc d’Épernon⁵.

Au cours du printemps 1636, une lettre de Claude de Bullion informe Richelieu que le président Aubry a fait entrer 500 à 600 personnes à l’hôtel de ville de Paris⁶.

La terre de Vatan est érigée en marquisat en sa faveur en 1650.

Il a épousé en premières noces, en 1605, Anne Le Grand (selon Antoine Adam) ou Le Gruel (selon Michel Popoff), dont il a quatre enfants (selon Antoine Adam) : Jean Aubry, sieur de Brévannes, président en la Chambre des Comptes à la suite de son père ; Robert Aubry, sieur de Courcy ; Louis-Claude Aubry, dit « Monsieur de Trillepert » ; et Marie Aubry, qui épouse Geoffroy Luillier, seigneur d’Orgeval. Il convole en secondes noces, en 1629, avec Claude de Préteval († 1657), dame de Vatan (en Berry), qui lui donne à son tour cinq enfants : Claude Aubry, seigneur de Vatan, conseiller au parlement de Rouen ; Henriette Aubry, qui épouse le marquis Alexandre de Vieuxpont ; Anne-Dorothée qui épouse le comte Félix de Nonant ; Marie-Louise Aubry, qui épouse le marquis Jean-Baptiste Gaston de Raray ; Françoise-Angélique, qui épouse Charles-Robert de Cochefilet, comte de Vauvineux. Le président Aubry se sépare quelques semaines de son épouse au début de l’année 1643. Tallement des Réaux consacre l’une de ses Historiettes à Claude de Préteval, intitulée « la présidente Aubry, son mari, [le marquis d’] Orgeval et [Charles de Gérante, marquis de] Senas »⁷. 

Texte 586, 756, 

1. Antoine Adam – éd. -, Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, t. 2, p. 471, Tallemant des Réaux précise qu’il ignore la raison pour laquelle le surnom lui a été conféré. [↩]
2. Selon Antoine Adam – éd. -, ouvrage cité, t. 2, p. 1307. [↩]
3. Michel Popoff (pub.), Prosopographie des gens du parlement de Paris (1266-1753) : d’après les ms. Fr. 7553, 7554, 7555, 7555 bis conservés au Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, Paris, le Léopard d’Or, 2003, 2 volumes, t. 1, p. 280-281. [↩]
4. Archives nationales, cote MC/RE/LI/13/A. [↩]
5. Richelieu à l’archevêque de Bordeaux, 17 novembre 1633, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Richelieu à la conquête de la Lorraine. Correspondance : 1633, Paris, éditions L’Harmattan, 2010, p. 667. [↩]
6. Inventaire des pièces conservées en tant que papiers d’État de Richelieu pour l’année 1636, conservé au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 255, f° 116-311, voir liasse n° 55, lettre de Claude de Bullion du 14 avril 1636. [↩]
7. Voir Antoine Adam – éd. -, ouvrage cité, t. 2, p. 469-471, voir aussi p. 1189, 1305-1308. Les indications données par Antoine Adam et celles de Michel Popoff concernant la descendance de Robert Aubry ne sont pas concordantes. [↩]

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