Walter Butler est un mercenaire d’origine irlandaise, enrôlé dans le corps auxiliaire anglais servant dans l’Empire vers 1620. Passé au service de l’empereur Ferdinand II, il est l’un des officiers servant dans les rangs de l’armée du général Tilly en 1631. Walter Butler est blessé et capturé, en avril, par les Suédois lors de l’attaque, par ces derniers, de la ville de Francfort-sur-le-Main. Soigné par les Suédois, il paie sa rançon et est libéré quelques semaines plus tard.

D’une indéfectible loyauté à Ferdinand II, Walter Butler, avec le régiment qu’il commande, se voit intimer l’ordre par Wallenstein, en février 1634, de l’accompagner. Walter Buttler, qui se rendait à Prague, dépêche aussitôt son confesseur, le père Patrick Taaffe, à Piccolomini, pour l’avertir de l’injonction faite par le duc de Friedland et lui demander quelle conduite tenir. Sans attendre la réponse, Butler convainc Johann Gordon, commandant de la ville d’Eger, et le comte Walter Leslie, lieutenant-colonel au régiment de Trcka-Gordon, tous deux d’origine écossaise, d’éliminer Wallenstein¹. Le 25 février, dans la soirée, le duc de Friedland, est assassiné par six dragons de Butler, menés par Deveroux.

Fin octobre-début novembre 1636, les contingents de Walter Butler, comme ceux du marquis de Saint-Martin, Comtois, se trouvent intégrés à l’armée du général Gallas. Après l’échec essuyé par celle-ci à Saint-Jean-de-Losne, Butler reste quelque temps en Franche-Comté, à la tête de six régiments d’infanterie « fort faibles et mal en ordre »², pour épauler les troupes du duc Charles IV de Lorraine.

Au printemps 1637, les hommes de Butler et ceux de Charles IV se trouvent aux environs de Montbéliard. L’empereur Ferdinand II rappelle cependant son général-major. Au printemps 1638, il arrive à Brisach, avec 500 chevaux et 1500 fantassins pour rejoindre le général Götz. Mais la cavalerie manquant de fourrage, retourne rapidement en Franche-Comté, tandis que l’infanterie, nourrie par les habitants de Brisach sans pouvoir entrer dans la place, abandonne, pour beaucoup, le terrain. Le vicomte de Noailles signale que les contingents restants sont sévèrement défaits par le gouverneur de Fribourg-en-Brisgau, Kanowski³.

Voir aussi Ilja Mieck, « L’assassinat de Wallenstein (1634) », dans Complots et conjurations dans l’Europe moderne [actes du colloque international organisé à Rome, 30 septembre-2 octobre 1993], Rome, École Française de Rome, 1996, p. 507-534, coll. Publications de l’École française de Rome, 220, article consulté en ligne le 09/02/2023, www.persee.fr/doc/efr_0223-5099_1996_act_220_1_5001, voir p. 508 et 527 ;

Henri Sacchi, La guerre de Trente Ans : II – L’Empire supplicié, Paris, éditions L’Harmattan, 2003, voir aussi p. 370 ;

Henri Sacchi, La guerre de Trente Ans : III – Cendres et renouveau, Paris, éditions L’Harmattan, 2003, p. 67.

Texte 590,

1. Henri Sacchi, La guerre de Trente Ans : II – L’Empire supplicié, Paris, éditions L’Harmattan, 2003, p. 502-503. [↩]
2. Vicomte de Noailles, Épisodes de la guerre de Trente Ans : Bernard de Saxe-Weimar (1604 à 1639) et la réunion de l’Alsace à la France, Paris, Perrin, 1908, p. 198 note, ouvrage consultable sur Gallica. [↩]
3. Vicomte de Noailles, Épisodes de la guerre de Trente Ans : Bernard de Saxe-Weimar…, ouvrage cité, p. 311 note. [↩]

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