Jean-Baptiste de La Baume-Montrevel, marquis de Saint-Martin, baron de Montmartin et seigneur de Vaudrey et de Saint-Romain, dit « le baron de La Baume » ou « le marquis de Saint-Martin », est le troisième fils d’Antoine de La Baume, comte de Montrevel, marquis de Saint-Martin-le-Châtel, et de Nicole de Montmartin. Il est aussi le beau-frère de Claude de Rye, baron de Balançon (ou Valançon), qui a épousé, en 1608, sa sœur, Claudine-Prospère de La Baume-Montrevel. D’abord destiné à l’état ecclésiastique, il se tourne pourtant vers la carrière des armes et embrasse la cause des Habsbourg, alors que son frère aîné, Claude-François de La Baume, marquis de Montrevel, a choisi celle du roi de France et décède prématurément en 1621.

Il s’illustre à partir des années 1620 en Allemagne et aux Pays-Bas, au service de l’Empereur et du roi Philippe IV d’Espagne. Capitaine des gardes du Cardinal-infant, il est pourvu du gouvernement de Dole avant de devenir général d’artillerie pour le roi Philippe IV d’Espagne en 1636. En octobre de la même année, dans le cadre des responsabilités militaires qui lui ont été confiées, il pénètre en Bourgogne, à la tête d’une armée de 6500 Silésiens : tandis qu’un contingent s’empare de Lure, lui-même arrive à Champlitte le 21. Le duc de Saxe-Weimar et le cardinal de La Valette, face à la supériorité numérique des Impériaux, se replient à Dijon¹.

Il prend part, aux côtés de l’Irlandais, Walter Butler, à la bataille de Saint-Jean-de-Losne (fin octobre-début novembre 1636) puis remplace Gérard (ou Guérard) de Joux, dit « de Watteville », marquis de Conflans, aux fonctions de gouverneur militaire de Franche-Comté au début de l’année 1637. Selon Gérard Louis, il est nommé par le Cardinal-infant, et prête serment à Dole le 20 mars². Selon Birgit Houden, le marquis de Saint-Martin est nommé provisoirement gouverneur de Franche-Comté dès le 23 février 1637 puis nommé officiellement en 1639³. 

Philippe IV d’Espagne a cependant prévu qu’il se soumette aux décisions militaires et stratégiques du duc Charles IV de Lorraine, qui, de fait, décide et conduit les opérations en Franche-Comté de mars 1637 à avril 1639⁴. Le marquis de Saint-Martin doit aussi composer avec les tentatives d’ingérence du parlement de Dole, dont il se plaint au Cardinal-Infant, qu’il rencontre à Bruxelles, à ce sujet, au cours de l’été 1640.

Début juillet 1638, il sauve la ville de Salins d’une destruction certaine par les troupes du duc de Longueville, après celle de Poligny, et la prise d’Arbois. En septembre 1639, il conduit, en vain, le siège du château de Joux, occupé par les Suédois. L’opération tourne au désastre. Après son départ de Bruxelles pour la Franche-Comté en 1637, il entretient une correspondance suivie avec le médecin Jean-Jacques Chifflet⁵.

Le marquis de Saint-Martin épouse, en 1640, sa belle-sœur, Lambertine, princesse de Ligne, veuve en premières noces de Philibert de La Baume-Montrevel, puis veuve en secondes noces de Christophe d’Ostfrise (1569-1636), comte d’Emden. Il décède le 21 décembre 1641, des suites d’une apoplexie. Le gouvernement de Franche-Comté échoit alors à Claude de Bauffremont, baron de Scey-sur-Saône⁶.

Voir aussi François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse… seconde édition, tome II, Paris, chez la veuve Duchesne, chez Durand et chez l’Auteur, 1771, p. 101 ;

François Pernot, La Franche-Comté espagnole à travers les archives de Simancas : une autre histoire des Franc-Comtois et de leurs relations avec l’Espagne de 1493 à 1678, Besançon, Presses Universitaires de Franche-Comté, 2003 ;

Émile Longin, « La dernière campagne du marquis de Conflans (1636-1637) », Mémoires de la Société d’émulation du Doubs, 7^e série, 1^er volume, 1896, paru en 1897, p. 239-364, disponible en ligne.

Texte 590, 

1. Gérard Louis, La guerre de Dix Ans  – 1634-1644 , Besançon, éd. Annales littéraires de l’université de Franche-Comté, et Paris, Les Belles Lettres, 1998, p. 33. [↩]
2. Gérard Louis, La guerre de Dix Ans…, ouvrage cité, p. 100. [↩]
3. Birgit Houben, « Les dignitaires bourguignons de la cour comme agents de la Franche-Comté. Du courtage provincial à la cour bruxelloise… », Revue du Nord, n° 377, 2008/4, p. 747-773, article disponible en ligne https://www.cairn.info/revue-du-nord-2008-4-page-747.htm. [↩]
4. Gérard Louis, La guerre de Dix Ans…, ouvrage cité, p. 101. [↩]
5. Birgit Houben, « Les dignitaires bourguignons de la cour comme agents de la Franche-Comté. Du courtage provincial à la cour bruxelloise… article cité ». [↩]
6. Gérard Louis, La guerre de Dix Ans…, ouvrage cité, p.56-57. [↩]

---

---