Charles de Montchal (ou Charles Montchal) (1589-1651) est le fils d’Antoine de Montchal et d’Anne de Guillon. En 1612, il est pourvu en commende de l’abbaye Saint-Amant-de-Boixe (au diocèse d’Angoulême) et de l’abbaye Saint-Sauveur-le-Vicomte (au diocèse de Coutances), vacantes par le décès de son oncle, Jean de Montchal. Principal du collège d’Autun, à Paris, il est le précepteur de Louis de Nogaret de La Valette, futur cardinal. Grâce aux liens tissés avec son ancien élève, il lui succède, le 9 janvier 1628, au siège archiépiscopal de Toulouse.

Charles de Montchal, est amené à porter un témoignage original sur la tenue de l’assemblée générale du clergé de France en 1635, au cours de laquelle l’octroi d’un don gratuit au souverain, pour soutenir l’effort de guerre, tient une place essentielle¹. Le 4 septembre 1635, le Conseil du Roi, prenant acte du dialogue amorcé avec les députés du premier ordre, transmet une série d’arrêts en faveur du Clergé, dont P. Blet a donné le détail². L’historien a souligné l’inadéquation des décharges et exemptions prévues avec les revendications des bénéficiers, ou avec leurs nécessités réelles. Jean de Jaubert de Barrault et Charles de Montchal expriment alors leur déception et leur amertume. Fin novembre, Achille de Harlay-Sancy, évêque de Saint-Malo, favorable à un don gratuit soumis à l’approbation préalable de tous les ecclésiastiques, à celle du Pape, et au principe d’absolue nécessité, s’oppose à l’archevêque de Bordeaux, partisan d’une contribution moins contrainte, et défenseur de libertés gallicanes réaffirmées. Charles de Montchal prend fait et cause pour l’évêque de Saint-Malo tandis qu’Anthyme-Denis Cohon, évêque de Nîmes, puis Léonor d’Estampes de Valençay, évêque de Chartres, apportent leur soutien à Sourdis. Les prélats sont si partagés qu’ils décident d’envoyer à Rueil, fin 1635, l’archevêque de Toulouse pour informer le principal ministre de leur incapacité à organiser la levée du don gratuit. Richelieu reçoit Charles de Montchal, et la délégation qui l’accompagne, le 6 décembre, mais réitère la demande de contribution, en mettant en avant les réponses qu’il a précédemment obtenues d’Henri d’Escoubleau de Sourdis et de Léonor d’Estampes de Valençay. La confrontation avec Louis XIII a lieu le 16 décembre. Davantage que le nécessaire assentiment du Pape ou que la nature de la procuration concédée aux députés du Clergé, Montchal met en avant la paupérisation du royaume.  L’évêque de Saint-Malo est tombé opportunément malade et Montchal doit insister pour qu’il se rende auprès du Roi très chrétien et assume le point de vue dont il a convaincu ses pairs. Le 19 décembre 1635, l’assemblée se résout à voter le don gratuit pour un montant de trois millions de livres, et achève de se diviser.

Les Mémoires de Charles de Montchal, très hostiles à Richelieu, sont rédigées sous la régence d’Anne d’Autriche.

Tallemant des Réaux a consacré une Historiette au frère cadet de Charles de Montchal, Jean-Pierre de Montchal († 1653), seigneur de La Grange³.

Voir aussi Joseph Bergin, The Making of The French Episcopate (1589-1661), New-Haven & London, Yale University Press, 1996, p. 672-673.

Textes 597, 598, 862, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Charles de Montchal, Mémoires de Monsieur de Montchal, archevêque de Toulouse, contenant des particularités de la vie et du ministère de Richelieu, Rotterdam, G. Fritsch, 1718, 2 volumes, voir t. II, p. 345 et suivantes. [↩]
2. Père Pierre Blet – s. j. -, Le Clergé de France et la Monarchie : étude sur les Assemblées générales du Clergé de 1615 à 1666, Rome, Cura Pontificiae Universitatis Gregorianae Edita, 1959, deux volumes, t. 1, p. 454. [↩]
3. Antoine Adam – éd. -, Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, tome 2, p. 668-670, voir aussi p. 1437. [↩]