Louis de La Salle est le supérieur de la maison professe de la Compagnie de Jésus à Paris. Dans le contexte du conflit ouvert avec le clergé séculier, il adresse un courrier à Richelieu, le 31 mai 1632¹. 

Par ailleurs, en 1631, un jésuite anglais, Mathias Wilson, qui a enseigné à Rome, au collège des Anglais, et qui a soutenu les bénédictins anglais contre les attaques répétées de l’évêque de Chalcédoine Richard Smith, publie à Anvers, une Modeste et courte discussion de quelques propositions du docteur Kellison, soutien de Richard Smith. L’ouvrage de Nicolas Smith est aussitôt censuré par le collège de théologie de la Sorbonne, grâce à l’intervention d’Élie du Fresne de Mincé, de Jean Filesac et de Georges Froger, très hostiles aux jésuites, qui obtiennent aussi la condamnation par l’archevêque de Paris, Mgr de Gondi, et par l’assemblée du clergé de France réunie la même année. Une vive controverse s’engage, tandis que Richard Smith, réfugié à Paris, rencontre Richelieu. La Sorbonne et le cardinal de Gondi réitèrent leur soutien, mais Saint-Cyran pour le camp adverse, fait paraître son Petrus Aurelius ((G. Artigas-Menant, A. McKenna, O. Bloch, Censure et clandestinité aux XVII^e et XVIII^e siècles, Paris, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 1997, p. 83-84.)). L’abbé introducteur du jansénisme en France, en prenant la défense des réguliers anglais, s’attaque de manière très virulente à la hiérarchie épiscopale. Non sans ambiguïté, il y critique vivement la Compagnie de Jésus, qui, dans la querelle de l’attrition et de la contrition, défend un point de vue opposé au sien. C’est dans ce contexte agité que Louis de La Salle, Étienne Binet, Julien Hayneufve et le père Mailland, le 23 mars 1633, assurent Richelieu de leur neutralité dans le débat qui s’est ouvert, en désavouant deux ouvrages de Nicolas Smith². 

Textes 597, 641, 779, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 242, translation publiée en ligne, texte 779 ; voir aussi la lettre commune des réguliers adressée à Richelieu, le 15 ou le 25 avril 1632, La correspondance du cardinal de Richelieu… l’année 1632, ouvrage cité, p. 168-181, translation publiée en ligne texte 641. [↩]
2. Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Richelieu à la conquête de la Lorraine. Correspondance : 1633, Paris, éditions L’Harmattan, 2010, p. 151. [↩]