L’archevêque de Toulouse, Charles de Montchal, l’archevêque de Bordeaux, Henri d’Escoubleau de Sourdis, et l’évêque de Beauvais, Augustin Potier, à Richelieu, Paris, 31 mai 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Document France, vol. 802, f^° 203. Le texte original a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 243.

Monseigneur,

Le désir de vous obéir ponctuellement a fait que, après plusieurs conférences, nous avons trouvé un expédient pour sortir de toutes affaires avec les religieux qui semble devoir agréer à tous, tant pour le fait de la déclaration générale que pour la brouillerie arrivée à Orléans. Il resterait quelque chose à ajouter, mais comme nous avons estimé que vous désiriez que cela passât plutôt par un accommodement que par la rigueur du droit, nous avons apporté toute la facilité qui nous a été possible, soit en empêchant les grandes assemblées, soit en nous accommodant à l’esprit des bons pères de La Salle et Séguiran, jésuites, avec lesquels nous avons concerté le tout sous votre bon plaisir. Toutefois, que si vous l’agréez, Monseigneur, nous vous supplions très humblement, en ordonnant aux religieux d’accepter de faire l’honneur à MM. les prélats qui sont ici de leur écrire votre intention, puisqu’ils ont résolu, par une délibération célèbre, de ne rien faire que ce que vous agréeriez en cette matière, et toutes autres auxquelles il vous plaira de leur faire connaître vos volontés. Ils ne manqueront pas de vous en rendre les très humbles remerciements, et l’aveu de l’obligation, que tout le clergé vous a, de la grâce que vous lui faites, en le retirant de contention, à lui donnant la paix avec des personnes qui lui ont toujours été si chères, et lui sont si nécessaires pour le service de Dieu. Et cependant, nous vous en rendons grâces très humbles en notre particulier, et prions Dieu qu’il fasse prospérer vos généreux desseins pour le bien de son Église et gloire du Roi qui sommes, Monseigneur, vos très humbles et très obéissants serviteurs, 

Charles, archevêque de Toulouse, 

Sourdis, archevêque de Bordeaux, 

Augustin, évêque de Beauvais.

À Paris, ce dernier mai 1632.

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