Claude de Lorraine (1578-1657), duc de Chevreuse, est le fils puîné du duc Henri de Guise († 1588) et de Catherine de Clèves. Il est le frère du duc de Guise. Prince de Joinville, il devient duc de Chevreuse en 1606 et accède à la dignité de pair de France par lettres patentes datées de mars 1612¹. En décembre de la même année, il obtient le gouvernement de la Haute et Basse-Marche, dont il est aussi le lieutenant général, ainsi que le gouvernement et la lieutenance de l’Auvergne.

Grand chambellan de France en 1621, il accède à celle de premier gentilhomme de la chambre du Roi², puis à celle de grand fauconnier l’année suivante.

Le 21 avril 1622, il épouse, contre la volonté de Louis XIII, celle qui était alors sa maîtresse, Marie de Rohan-Montbazon, veuve du duc de Luynes.

En 1624, il est envoyé en ambassade extraordinaire à Londres, avec le marquis d’Effiat, pour négocier le mariage d’Henriette-Marie de France avec le futur Charles I^er d’Angleterre. Le 8 mai 1625, il épouse par procuration la sœur du roi de France puis l’accompagne outre-Manche afin d’obtenir la ratification officielle de l’union franco anglaise.

Chevalier des ordres du Roi en 1617 et chevalier de l’ordre de la Jarretière en 1625, il est de retour en France dès le mois de septembre de la même année.

Gouverneur et lieutenant général en Picardie, Boulonnais et pays reconquis du 10 octobre 1631 au 15 juin 1633, il cède son gouvernement au duc de Chaulnes³. Le duc de Chevreuse semble, au début des années 1630, devenu l’intermédiaire du duc de Lorraine avec le roi de France, comme le confirment les instructions que Louis XIII transmet à un autre négociateur, l’abbé du Dorat, à la même époque (1632).

Le 9 février 1634, il est entendu, en qualité de témoin, par Antoine Bouchet et Samuel de La Nauve, dans le cadre de l’enquête diligentée à propos du mariage secret du duc d’Orléans avec la princesse Marguerite de Lorraine, auquel il n’a pourtant pas assisté⁴. Le duc de Chevreuse semble alors pâtir des intrigues de son épouse, mais également de celles de la comtesse du Fargis⁵. 

Le 20 décembre 1635, il accompagne, en qualité de Grand Chambellan, le souverain à la Sainte-Chapelle puis en la Grand-Chambre du parlement de Paris à l’occasion du lit de justice qui a été convoqué⁶.

Claude de Lorraine vend son duché-pairie à son épouse en 1655⁷.

Voir Christophe Levantal, Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l’époque moderne (1519-1790), Paris, éditions Maisonneuve & Larose, 1996, p. 519-521.

Textes 1, 4, 24, 267, 298, 408, 794, 937, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Il n’est cependant reçu au Parlement qu’en 1627. [↩]
2. Vivien Richard, « La Chambre du Roi aux XVII^e et XVIII^e siècles : une institution et ses officiers au service quotidien de la majesté, Bibliothèque de l’École des Chartes, année 2012, n° 170-1, p. 103-130, voir p. 105 note 8. [↩]
3. Voir le courrier que le duc de Chaulnes adresse à Richelieu, le 13 octobre 1632, texte 408. [↩]
4. Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Le trésor pillé du Roi : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1634, Paris, éditions L’Harmattan, 2013, 2 volumes, voir au tome 1, p. 298 et p. 306-307. [↩]
5. Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Le trésor pillé du Roi : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1634, ouvrage cité, t. 1, p. 529. [↩]
6. Voir Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd.-, “La raison de guerre” : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2016, p. 16-17. [↩]
7. Christophe Levantal, Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l’époque moderne (1519-1790), Paris, éditions Maisonneuve & Larose, 1996, p. 520 note 8. [↩]