Albrecht von Wallenstein (1583-1634), duc de Friedland, est l’un des hommes de guerre les plus fameux de son temps par la puissance politique et territoriale qu’il acquiert grâce aux armes. Au service de l’empereur Ferdinand II, il est promu prince du Saint Empire et duc de Friedland en 1624.

Originaire de Bohême, il passe du protestantisme au catholicisme. Il accumule une fortune considérable et se taille une véritable principauté par mariage, héritage, et achats à vil prix de biens confisqués par l’Empereur. Son ambition le pousse à offrir à Ferdinand II une armée qu’il équipe à ses frais. En trois mois, Wallenstein réunit 22 000 hommes, et bat Mansfeld à Dessau (1626). Il reçoit alors le titre d’ « amiral des mers baltiques et océanes », le duché de Mecklembourg et la Poméranie, où Gustave-Adolphe, inquiet, prend pied en 1630. Au même moment, les princes catholiques, réunis à la diète de Ratisbonne, somment l’Empereur de renvoyer Wallenstein s’il veut s’assurer leur appui contre l’invasion suédoise (les troupes du duc de Friedland ravagent les pays, catholiques ou protestants, qu’elles traversent et vivent sur le pays, ami ou ennemi). Wallenstein est disgracié. Mais les victoires emportées par Gustave-Adolphe sur Tilly obligent Ferdinand II à le rappeler. Gustave-Adolphe ayant trouvé la mort à la suite de la bataille de Lützen, Wallenstein est maître de la situation.

Ferdinand II, craignant son ambition et l’indiscipline de son armée, décide alors de l’éliminer.

Trois mercenaires organisent l’assassinat du duc de Friedland : Walter Butler, d’origine irlandaise, tout d’abord, chef du régiment qui accompagne Wallenstein, sur réquisition de ce dernier, à Eger à la fin du mois de février 1634, Johann Gordon, commandant de la ville d’Eger, et le comte Walter Leslie, lieutenant-colonel au régiment de Trcka-Gordon, ces deux derniers d’origine écossaise, convaincus d’agir par Walter Butler avant même la réception des ordres de Ferdinand II¹. Sur leurs instructions, le duc de Friedland est assassiné par Deveroux dans la soirée du 25 février 1634.

Voir aussi Ilja Mieck, « L’assassinat de Wallenstein (1634) », dans Complots et conjurations dans l’Europe moderne [actes du colloque international organisé à Rome, 30 septembre-2 octobre 1993], Rome, École Française de Rome, 1996, p. 507-534, coll. Publications de l’École française de Rome, 220, article disponible en ligne, consulté  le 09/02/2023.

Textes 105, 730, 772, 837, 927, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Henri Saachi, La guerre de Trente Ans : II – L’Empire supplicié, Paris, éditions L’Harmattan, 2003, p. 502-503. [↩]