Charles Antoine de Ferrières (1595-1663), premier marquis de Sauvebœuf (ou Sauvebeuf), est le fils de Jean de Ferrières, seigneur de Sauvebœuf, et de Claude de Pérusse d’Escars (ou des Cars). Originaire du Périgord, apparenté à Marie de Hautefort, il est élevé enfant d’honneur de Louis XIII à partir de 1610. Après l’assassinat de Concini, il choisit le camp de Marie de Médicis, avant d’être pardonné par le Roi.
En 1628, il participe au siège de La Rochelle puis entre au service de Gaston d’Orléans, auquel il lie son sort.
En 1632, il adhère à la révolte que Monsieur fomente dans le sud du royaume avec la complicité du duc de Montmorency. Son procès est instruit en 1633 par le procureur général auprès de la chambre de l’Arsenal, René de Voyer d’Argenson, commis en Touraine, Berry, Limousin, Angoumois, Marche et Auvergne, qui fait procéder au démantèlement des murs de la ville d’Aubusson et instruit le procès de ceux qui, comme le marquis de Sauvebœuf, ont suivi le duc d’Orléans en 16321. Charles-Antoine de Ferrières Sauvebœuf est condamné par contumace en 1633 et son château est rasé l’année suivante.
À cette époque, exilé, il apporte son soutien militaire au duc de Lorraine et est capturé lors de la bataille de Pfaffenhofen (10 août 1633). Libéré, il peut s’introduire à Nancy grâce à la duchesse Nicole au début de l’année 16342. Il est encore présent à Nördlingen aux côtés de Charles IV. Bénéficiant d’une nouvelle abolition, il se rallie à Richelieu lors de l’entrée de la France en guerre ouverte (mai 1635).
Maréchal de camp en 1637, il participe aux campagnes d’Italie, de Luxembourg, de Franche-Comté et d’Allemagne. Le marquis de Sauvebœuf apporte également son appui au duc de Parme, Édouard Ier, allié à Richelieu en 1637, pour la reconquête de son duché de Castro.
À la fin de la guerre de Trente Ans, il est aux côtés de Turenne et du duc d’Enghien, en Rhénanie et en Bavière. En 1648, il s’engage aux côtés des Bordelais lors de leur révolte contre le duc d’Épernon. Tenté par la Fronde, il préfère rapidement la fidélité à Mazarin et combat même Condé autour de Brive et de Périgueux. Il raccroche définitivement les armes après la libération de cette dernière en 1653.
Il a épousé, en premières noces, en 1625, Marguerite de Pierrebuffière (ou Pierre-Buffière) (1582-1633), baronne de Pierre-Buffière, puis, en secondes noces, en 1636, Claude de Rousiers [ou Rosiers] de Champronat, et est autorisé à rebâtir son château. Charles-Antoine de Ferrières, marquis de Sauvebœuf, détient aussi en commende l’abbaye cistercienne de Fontenay, à Marmagne, en Bourgogne. À la mort de sa première épouse, un long procès l’oppose aux frères de celle-ci, à propos de la baronnie de Pierre-Buffière ((Voir l’introduction d’Isabelle Maurin, dans Jacques Decanter (dir.), Fonds de Pierre-Buffière : répertoire numérique détaillé, archives départementales de la Haute-Vienne, cote 1 E 2, consulté en ligne le 25/04/2023. Voir aussi Jeanne Favalier, Charles-Antoine de Ferrières Sauvebœuf : Gentilhomme, condottiere, frondeur de Richelieu à Mazarin, Périgueux, Pilote 24 édition, 2009.
- Voir le compte-rendu d’activité qu’Argenson adresse à Richelieu le 1er juin 1633, dans M.-C. Vignal Souleyreau – éd. ), Richelieu à la conquête de la Lorraine. Correspondance : 1633, Paris, éditions L’Harmattan, 2010, p. 266-271. Voir également Roland Mousnier – éd. -, Lettres et mémoires adressés au chancelier Séguier, 1633-1649, Paris, Presses Universitaires de France, 1964, 2 volumes, t. I, p. 83-112. [↩]
- Le comte de Brassac au comte de Chavigny, 19 février 1634, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Le trésor pillé du Roi : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1634, Paris, éditions L’Harmattan, 2013, 2 volumes, t. 1, p. 292-294. [↩]
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (26 avril 2023). Ferrières (Charles Antoine de, marquis de Sauvebœuf). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 8 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tqgv