Le marquis de Feuquières à Richelieu, Vic-sur-Seille, 6 avril 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 804, f^° 97. Le texte original a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 146.

Monseigneur,

J’ai reçu la lettre dont il vous a plu m’honorer, par laquelle vous me faite la grâce de me vouloir assurer de la continuation de l’honneur de votre bienveillance. Je rendrai tant de soin pour en la mériter par mes très humble service, que j’ose me promettre, Monseigneur, que ma fidélité suppléera à tous mes autres défauts pour m’en rendre digne. Par cette même lettre, il vous plaît aussi, Monseigneur, m’ordonner de travailler avec diligence aux fortifications de Moyenvic. Ce commandement si exprès me fait espérer que dans peu de jours, il sera pourvu au fond nécessaire pour n’y plus perdre de temps. Et en attendant, j’avance tant qu’il m’est possible la palissade, suivent le projet que M. le maréchal de Schomberg en jugé le plus à propos.

Pour les nouvelles de l’armée, M. le maréchal de La Force vous envoie si souvent de courriers que je ne pense pas qu’il en puisse oublier à vous faire savoir. Ce que j’y puis ajouter du côté de Brissac [sic, Brisach], est que l’on y travaille puissamment aux fortifications et que Garasse [sic, Gallas ?] y est attendu, que trois de ces régiments d’infanterie et cinq cents chevaux sont arrivés à Colmar en garnison. Pour ce qui est des affaires de ces quartiers, de crainte de me rendre importun par un trop long et ennuyeux discours, j’en écrit plus particulièrement à M. Boutillier pour vous en informer, Monseigneur, votre très humble, très obéissant et très obligé serviteur, 

Feuquière

De Vic, ce 6 avril 1632.

---

---