Scipion Adjacetti d’Acquaviva d’Aragon (1588-1648), comte de Châteauvillain, duc d’Atri (ou Atrye, Astri), prince de Melphes, est le fils de François-Louis Adjacetti, comte de Châteauvillain, surintendant de la reine Catherine de Médicis, et d’Anne d’Acquaviva d’Aragon, dite « Mademoiselle d’Atri », duchesse d’Astri et d’Amalfi, fille d’honneur de Catherine de Médicis. Au cours des années 1620, il doit céder le comté de Châteauvillain à Nicolas de L’Hôpital, marquis de Vitry, qui acquiert également le marquisat d’Arc-en-Barrois. La terre de Châteauvillain est érigée en duché-pairie, en la faveur de Nicolas de L’Hôpital, sous le nom de Vitry en juin 1650, par lettres patentes qui ne sont pas enregistrées au Parlement. En 1624, Scipion Adjacetti d’Acquaviva, qui conserve le titre de « comte de Châteauvillain », s’en remet à Louis XIII pour arbitrer le conflit qui l’oppose au marquis de Vitry et publie, au sujet de ces terres, une Lettre envoyée et présentée au Roy. Il épouse Geneviève Doni d’Attichy, fille d’Octavien Doni d’Attichy et de Valence de Marillac.

Devenu veuf, il entre dans les ordres et se rend à Rome où il rencontre Tallemant des Réaux en 1638. En 1643, le Pape le nomme abbé de l’abbaye Saint-Arnoul de Metz. Il entre en possession de l’établissement au mois d’avril de l’année suivante, après le retrait d’Henri de Bourbon-Verneuil, évêque de Metz, demi-frère de Louis XIII, qui briguait aussi l’établissement. Scipion Adjacetti d’Acquaviva est alors un informateur de la famille Barberini à Rome. Il cède le prieuré de Varengeville à Mazarin peu de temps avant son décès, en 1648.

Voir Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, t. 1, p. 523, 1154 et 1155 ;

Olivier Poncet, La France et le pouvoir pontifical (1595-1661) : l’esprit des institutions, Rome, École française de Rome, 2011, p. 107 note 153 ;

Claude Dulong, « Les “comptes bleus” du cardinal de Mazarin, Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome XXXVI, volume 4, octobre-décembre 1989, p. 537-558, voir p. 555 note 68.

Texte 615,

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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