Alexandre (Alessandro) Bichi (1596-1657) appartient à une famille implantée à Sienne. Il est le fils de Vincenzo Bichi et de Faustina Piccolomini. Il est aussi le neveu du cardinal Metello Bichi, et le cousin de Celio Piccolomini (1609-1681), nonce apostolique en France entre 1656 et 1662, et archevêque in partibus de Césarée.

Alexandre Bichi bénéficie de la protection de son oncle paternel et obtient grâce à lui, en 1618, le poste de référendaire des deux signatures. Il se fait alors apprécier du cardinal Maffeo Barberini, qui, devenu pape sous le nom d’Urbain VIII, le promeut auditeur adjoint de la chambre apostolique et évêque d’Isola le 15 mai 1628. Urbain VIII le nomme nonce apostolique au royaume Naples dès le 24 mai.

Le 6 septembre 1630, il accède à la nonciature en France, à la suite du cardinal del Bagni, et devient évêque de Carpentras. La correspondance qu’il entretient alors avec Francesco Barberini montre son sentiment d’impuissance à accorder les intérêts de Louis XIII avec ceux de l’Empereur et des Habsbourg, dans la question de Mantoue et du Montferrat, puis plus généralement dans la question italienne.

Alors que Richelieu envisage sans doute le cardinalat pour Mazarin, c’est Alexandre Bichi qui est promu par le pape Urbain VIII le 28 mai 1633.

Abbé de Monmajour en Provence, Alexandre Bichi quitte la France en 1634 et est remplacé au mois de juin par le cardinal Giorgio Bolognetti, nommé le 26 mars précédent.

À la même époque, Nicolas-François de Lorraine, retourné à l’état laïc, résigne, en sa faveur, l’abbaye de Saint-Mihiel. Si le pape Urbain VIII confirme la nomination, en commende, d’Alexandre Bichi à la tête de l’établissement bénédictin, les religieux, quant à eux, refusent de le reconnaître et préfèrent élire dom Paul Cachet, prieur du monastère. Le 22 février 1634, un arrêt de la cour de Saint-Mihiel confirme l’élection des religieux, comme le fait, de surcroît, l’archevêque de Trèves, Philippe-Christophe von Sötern. Nicolas-François de Lorraine intercède en faveur d’Alexandre Bichi qui s’est constitué plusieurs fois, auprès de Richelieu, le défenseur de la Lorraine. Par une lettre datée de Pratolino, du 15 juillet 1634, il charge Arnoult de faire pression sur les bénédictins de Saint-Mihiel ((Ferdinand des Robert – éd. -, Correspondance inédite de Nicolas-François, duc de Lorraine et de Bar, Nancy, librairie Sidot frères, 1885, p. 17-18.)). 

Alexandre Bichi devient vice-protecteur de la France en cour de Rome en 1637.

Voir la notice biographique que lui consacre l’encyclopédie Treccani, consultée en ligne le 07/05/2023.

Voir aussi Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), Le trésor pillé du Roi : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1634, Paris, éditions L’Harmattan, 2013, 2 volumes, t. 2, p. 32, 42, 51, 60-61, 68, 132, 275, 289 ;

Olivier Poncet, La France et le pouvoir pontifical (1595-1661) : l’esprit des institutions, Rome, École française de Rome, 2011, p. 269, 274, 318, 581, 582 note 59, 587.

Textes 599, 615, 779, 862, 

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