Maillé (Jean Armand de, marquis de Brézé, duc de Fronsac)

Jean Armand de Maillé (1619-1646), marquis de Brézé et de Graville, duc de Fronsac et pair de France en 1642, est le filleul de Richelieu, fils d’Urbain de Maillé-Brézé, maréchal de France, et de Nicole du Plessis de Richelieu, sœur du cardinal-ministre. Il est également le beau-frère du duc d’Enghien, futur Grand Condé, par le mariage de ce dernier, en 1641, avec Claire-Clémence de Maillé-Brézé. Engagé dès l’adolescence dans la carrière militaire aux côtés de son père, il lève un régiment d’infanterie qui porte son nom et s’engage aux Pays-Bas espagnols avec le grade de mestre de camp en cette année 1635. Il participe à ce titre à la bataille d’Avein. 

Vers la même époque, il se voit gratifier par son parrain de la survivance du gouvernement de Brouage, auquel sont joints « l’Aunis et les îles » au cours de l’été 16351

Le 30 août, il perd sa mère. 

Il est encore pourvu de la survivance de la charge de grand-maître, chef et surintendant de la navigation et commerce de France, par lettres de provision datées de Fontainebleau le 22 juin 16362, et en conserve le bénéfice jusqu’en décembre 1642. 

En mars 1639, il remplace son cousin germain, François de Vignerot, marquis du Pont-de-Courlay, à la charge de général des galères. Il obtient également, vers la même date, la charge de lieutenant général de l’amirauté de Provence (lieutenant général ès mers du Levant) dont Henri de Séguiran avait été pourvu en 16323.

Officier de marine, il est d’abord lieutenant général du comte d’Harcourt et est initié aux manœuvres des galères en Méditerranée par le bailli de Forbin. En septembre 1639, il prend brièvement la tête de la flotte du Levant en remplacement du comte d’Harcourt puis relève un mois plus tard l’archevêque de Bordeaux, Henri d’Escoubleau de Sourdis, à la tête de la flotte du Ponant. Il bénéficie alors des conseils du commandeur Philippe des Gouttes. En juillet 1640, il bat les Espagnols devant Cadix et s’empare de Villafranca. L’année suivante, son oncle le dépêche en ambassade extraordinaire au Portugal, qui s’est révolté contre le roi d’Espagne. 

En juin 1642, il contraint la flotte espagnole à la retraite au large de Barcelone. La victoire qu’il remporte permet à l’armée française engagée en Catalogne de s’emparer de Perpignan et de mener à bien la conquête du Roussillon. 

À la mort de Richelieu, il obtient également le gouvernement de La Rochelle. 

En septembre 1643, il remporte encore une importante victoire maritime contre les Espagnols non loin de Carthagène. 

Promu lieutenant général des armées du Roi le 28 février 1646, le marquis de Brézé trouve prématurément la mort à la bataille d’Orbitello [ou Orbetello], au large de la Toscane, le 14 juin suivant, moins de six mois après son cousin le marquis du Pont-de-Courlay décédé le 26 janvier. 

Christophe Levantal, Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l’époque moderne (1519-1790), Paris, éditions Maisonneuve & Larose, 1996, p. 481-482.

Textes 621, 622

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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  1. Richelieu à Louis XIII, 28 juillet 1635, Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome V, p. 123. []
  2. Aujourd’hui conservées à la BnF, coll. Nouvelles Acquisitions françaises, vol. 7228, ancienne collection de Brienne vol. 259, pag. 336. []
  3. Inventaire des archives de la guerre des origines au règne de Louis XIII…, Vincennes, Service historique de la Défense, 2010, p. 91, ouvrage disponible en ligne, consulté le 21/08/2024. []

OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (1 juin 2023). Maillé (Jean Armand de, marquis de Brézé, duc de Fronsac). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 16 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tqif


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