Don Ferdinand de Habsbourg (ou d’Autriche) (1610-1641), dit « le Cardinal-infant », est le fils puîné de Philippe III d’Espagne et de Marguerite d’Autriche (elle-même sœur de l’empereur Ferdinand II), le frère du roi d’Espagne Philippe IV et d’Anne d’Autriche. Destiné par son père à l’état ecclésiastique, il devient archevêque de Tolède dès 1619 et reçoit la pourpre cardinalice. Sa double qualité de prince de sang et de prince d’Église lui vaut son surnom. Il n’est, cependant, jamais ordonné prêtre. 

Dès 1630, l’infante Isabelle-Claire-Eugénie, gouvernante des Pays-Bas espagnols, envisage de faire de lui son successeur. 

Au mois d’avril 1633, le Cardinal-infant arrive à Gênes pour rejoindre l’armée devant l’escorter jusqu’à Bruxelles par la Lombardie, le Tyrol, la Souabe et le long du Rhin. Il ordonne qu’une partie des troupes mises à sa disposition rejoigne le duc de Feria. 

Lui-même affaibli par la maladie, ses effectifs réduits par les défaites subies face à Bernard de Saxe-Weimar et à Gustav Horn, il ne reprend la route vers les Pays-Bas qu’en 1634, non sans avoir reçu, en Bavière, le renfort des contingents de Gomez Suarez. Les Suédois défaits à la bataille de Ratisbonne par Ferdinand de Hongrie, futur empereur Ferdinand III, le Cardinal-infant peut opérer la jonction de ses armées avec celles de son cousin en septembre. Les Impériaux établissent alors leur camp en Souabe, au sud de Nördlingen. La confrontation décisive entre les troupes catholiques et les armées suédoises se produit les 5 et 6. La défaite des Protestants est cinglante : le maréchal Horn est capturé et le duc Bernard de Saxe-Weimar est blessé. À l’issue de la bataille, le Cardinal-infant gagne Bruxelles et prend la succession d’Isabelle-Claire-Eugénie décédée quelques mois plus tôt. 

Politicien avisé, et diplomate averti malgré son âge – il n’a que 25 ans – le Cardinal-infant, avec le peu de latitude laissée par son frère aîné, se ménage l’appui des Flamands contre la France. Le séjour de Marie de Médicis à sa cour devient d’ailleurs importun. 

En 1635, avec l’entrée du Roi très chrétien en guerre ouverte, don Ferdinand d’Autriche doit faire face à une double attaque des territoires dont il a la tutelle. Les Français portent en effet leurs efforts dans la région de Namur (bataille d’Avein) pour faire leur jonction à Maastricht avec les Hollandais en rébellion. Ces derniers, après le sac de Tirlemont, mettent le siège devant Louvain. Mais coupée de ses arrières par Piccolomini, l’armée du prince d’Orange subit une lourde défaite tandis que les troupes françaises se dispersent. Le Cardinal-infant peut dès lors reprendre les places de Diest, Goch, Gennep, Limbourg et Schenk. 

En 1636, il remporte encore d’importants succès militaires en parvenant à déplacer la zone de combat dans le nord de la France. Après avoir franchi la Somme, il s’empare d’Hirson, du Catelet, de La Capelle, puis de Corbie. La menace qu’il fait peser sur Paris entraîne la réaction du roi de France qui ne tarde pas à reprendre la place. Et le 10 octobre 1637, les armées hollandaises du prince d’Orange s’emparent à leur tour de Bréda à l’issue de l’un des plus fameux sièges de l’Histoire. Le Cardinal-infant ne parvient pas à reprendre la place forte, perd La Capelle, Landrecies, Damvillers, puis Arras en 1640. 

Vivement critiqué à Madrid, il tombe gravement malade en 1641 et meurt le 9 novembre à Bruxelles. 

Philippe IV d’Espagne confie le gouvernement des Pays-Bas par intérim au marquis Francisco de Melo, avant de le transmettre à don Juan d’Espagne, son fils illégitime, né d’une liaison avec l’actrice Maria Calderon.

Textes 622, 726, 854, 864, 

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