Bourdeille (Claude de, comte de Montrésor)

Claude de Bourdeille (ou Bourdeilles) (v. 1606 ou 1608-1663), vicomte puis comte de Montrésor par lettres patentes de 1627, est le fils cadet d’Henri de Bourdeille, vicomte de Bourdeille, marquis d’Archiac, et de Madeleine de La Châtre. Il est aussi, par sa mère, le cousin germain de Jacques-Auguste de Thou (dont la mère est née Gasparde de La Châtre), compromis dans le complot du marquis de Cinq-Mars en 1642, et, toujours par sa mère, il est un lointain parent d’Antoine de Laage, seigneur de Puylaurens, favori du duc d’Orléans.

Comme ce dernier, il entre au service du frère du Roi, qu’il accompagne en exil en Lorraine, sans, cependant, jouer un rôle important1. Après l’arrestation de Puylaurens, en février 1635, il devient le conseiller le plus influent de Monsieur2.

En octobre 1636, le comte de Montrésor, et son cousin, Henri d’Escars de Saint-Bonnet, sieur de Saint-Ibar, favori du comte de Soissons, avec la complicité du duc d’Orléans, fomentent, à Amiens, un projet d’attentat contre Richelieu. La cabale échoue à la dernière minute, le 25 octobre, car Monsieur ne donne pas le signal convenu pour déclencher l’agression. Le comte de Montrésor est le seul témoin ayant assisté au projet d’attentat avorté à en avoir laissé un compte rendu ((Françoise Hildesheimer, Richelieu, Paris, Flammarion, p. 389.)). D’autres mémorialistes, comme Monglat, François de La Rochefoucauld, Brienne et Retz, évoquent cependant aussi les événements3

Selon Jean-Marie Constant, le comte de Montrésor, en 1642, en revanche, ne s’associe pas au complot ourdi par le marquis de Cinq-Mars4. Il doit cependant s’exiler en Angleterre, pour avoir eu connaissance du projet sans l’avoir dénoncé.

Il est de retour en France en 1643 et prend part à la Cabale des Importants. Arrêté, il est emprisonné plus d’un an à la Bastille puis au château de Vincennes, comme Puylaurens avant lui5. Il est libéré grâce à l’intervention de Marie de Guise, petite-fille du Balafré.

Pendant la Fronde, il est l’un des principaux protagonistes de l’assemblée de 1651.

Le comte de Montrésor publie ses Mémoires, très hostiles à Richelieu, à Cologne entre 1663 et 1665. 

S’il se constitue son propre réseau d’influence, il refuse toute son existence de se conformer à un clientélisme dont le corollaire est l’enrichissement personnel, lui préférant les valeurs de l’amitié.

Voir aussi Hélie-Louis-Charles-Gustave de Bourdeille, Notice généalogique de la Maison de Bourdeille suivie des lettres patentes de 1609 érigeant la baronnie d’Archiac en marquisat en faveur du vicomte Henri de Bourdeille, Paris, 1892, consulté en ligne le 25/04/2023, voir p. 7.

Texte 622,

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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  1. Pierre Gatulle, Gaston d’Orléans, entre mécénat et impatience du pouvoir, Seyssel, Champ Vallon, 2012, p. 200, voir aussi p. 215. []
  2. Pierre Gatulle, ibidem, p. 199 ; Jean-Marie Constant, Gaston d’Orléans, prince de la liberté, Paris, Perrin, 2013, p. 54. []
  3. Jean-Marie Constant, Gaston d’Orléans…, ibidem, p. 162. []
  4. Jean-Marie Constant, « Un ennemi de la tyrannie, sous Richelieu et Mazarin : le comte de Montrésor », dans Jean-Pierre Poussou, Roger Baury et Marie-Catherine Vignal Souleyreau (dir.), Monarchies, noblesses et diplomaties européennes : mélanges en l’honneur de Jean-François Labourdette, Paris, Presses Universitaires de Paris-Sorbonne, 2005, p. 421-439, voir p. 424. []
  5. Jean-Marie Constant, Gaston d’Orléans…, ibidem, p. 171. []

OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (1 juin 2023). Bourdeille (Claude de, comte de Montrésor). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 17 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tqii


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