Louis de Briançon, seigneur de La Saludie, de Lusignac et de Breuil, est le fils de Joachim de Briançon et de Marie de Vigiers. Il détient la charge de gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi. Capitaine de cavalerie au régiment de Normandie, il est employé dans de nombreuses missions diplomatiques.

Il se rend d’abord en Valteline en 1625-1626, puis il est envoyé, en qualité de charge de mission, à Mantoue et à Venise en 1628. Il est encore employé auprès de la Sérénissime en avril 1629, en qualité d’envoyé extraordinaire. Il se trouve à Rome au mois d’août suivant avec le même rang. Promu mestre de camp, il est envoyé en 1631 auprès de l’électeur de Trèves.

Au début de l’année 1632, il est rejoint par le marquis de Brézé. Des instructions en date du 7 janvier 1632, destinées à Monsieur de la Saludie, désigné comme « mestre de camp entretenu pour le service de Sa Majesté », les chargent tous deux de se rendre auprès du roi de Suède en Allemagne¹. L’objectif du roi de France est d’obtenir la mise sous protection française des places de Coblence et Ehrenbreitstein, qui appartiennent à Philippe-Christophe von Sötern. Le 9 avril 1632, Monsieur de La Saludie signe un traité avec l’électeur de Trèves. Les accords sont ratifiés le 30. Dès le lendemain, le diplomate est accrédité auprès du chancelier Oxenstern². Fin mai, il prend position avec des contingents français dans Ehrenbreitstein³

En 1634, il part pour Constantinople.

Mais en janvier 1636, il est de retour à Ehrenbreitstein dont il organise, la défense avec le comte de Bussy, gouverneur français de Coblence. Contraint par la famine, M. de La Saludie doit alors traiter avec les Impériaux⁴. Il préfère même d’abord refuser l’entrée dans la place de renforts dépêchés par le comte de Bussy pour ne pas accroître les difficultés de la population et de la garnison⁵. Acculé par les Impériaux, Monsieur de la Saludie finit par signer des accords avec l’électeur de Cologne, Ferdinand de Wittelsbach (ou Ferdinand de Bavière), le 21 juin, et lui abandonne la place⁶.

Il est encore employé à Trêves au printemps 1637.

Il a épousé Louise de Gomer.

Voir Madeleine Haehl, Les Affaires étrangères au temps de Richelieu : le secrétariat d’État, les agents diplomatiques (1624-1642), Bruxelles, Bern, Berlin…, P.I.E. Peter Lang, 2006, p. 267 et 285.

Textes 126, 130, 131, 133, 139, 148, 155, 156, 162, 202, 761, 767, 770, 805, 815, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome VIII, p. 111. [↩]
2. Ibidem. [↩]
3. Jacques Nompar de Caumont, maréchal de La Force, et Antoine Coëffier de Ruzé, maréchal d’Effiat, à Louis XIII, Hottviller, 30 mai 1632, original conservé au Ministère des Affaires Étrangères, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 10, f° 323-326, translation publiée en ligne, texte 133. [↩]
4. David de Saint-Aubin au comte de Chavigny, Metz, 11 janvier 1636, original conservé au Ministère des Affaires Étrangères archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 29, f° 31-32. [↩]
5. David de Saint-Aubin à Claude Bouthillier ou à Léon Bouthillier, comte de Chavigny, Metz, 16 mai 1636, original conservé auMinistère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 29, f° 227-228. [↩]
6. Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, ouvrage cité, tome VII, p. 890. [↩]