Le duc Charles IV de Lorraine à Richelieu, Nancy, 19 avril 1632.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 9, f^° 224-225. Le texte original a été publié dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 160.

Monsieur,

Ayant informé M. de Guron de la vérité de beaucoup de choses, qui m’étaient imputées par les seules défiances qui ont continué jusqu’ici contre moi, à mon trop grand préjudice, je me suis résolu de m’éloigner de toutes occasions d’en faire naître ci-après, et commencer à donner contentement au Roi par le licenciement que j’apprends être désiré de ma part.

Sur l’exécution, je rencontre quelque doute des intentions de Sa Majesté, pour lequel j’envoie vers elle le sieur de Ville, vous suppliant m’être favorable pour ce sujet, et pour autres qu’il pourra représenter à Sa Majesté en cette rencontre, dont je remets à lui toute créance, et surtout de ce qu’il vous dira de l’autre résolution que j’ai faite de vous obliger désormais à prendre toute assurance en mon affection et service par autres voies que vous n’avez reconnu du passé. Ce sera par une étroite liaison d’amitié, dont se promet être reparti de la vôtre, Monsieur, votre très affectionné serviteur, 

Charles de Lorraine

À Nancy, ce 19^e d’avril 1632.

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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