Sir Isaac Wake (v. 1580-1632) est le fils cadet d’Arthur Wake, diplômé d’un Master of Arts de l’université d’Oxford en 1566, recteur de Great Billing (Northamptonshire) jusqu’en 1573 avant d’être contraint de résider sur l’île de Jersey. Il est aussi le petit-fils de John Wake of Hartwell.
Maxim Boyko a souligné la qualité de l’éducation qu’il a reçue : il est admis dès l’âge de douze ans au Christ College de l’université d’Oxford, en qualité de gentilhomme (1593), et y obtient le baccalauréat ès arts en 1597 ; en 1598, il intègre le Merton College, au sein du même établissement, et y obtient le Master of Arts en 1603 ; ayant entrepris des études de droit, il est ensuite élu orateur public à l’université d’Oxford en 1604 et se voit charger du discours de réception du roi Jacques Ier à Christ Church l’année suivante1. Isaac Wake choisit de parfaire son éducation à Middle Templela même année, puis de parcourir la France, les Provinces-Unies et l’Italie en 1609. Il entre alors au service de Sir Dudley Carleton (ou Carlton) (1573-février 1632), vicomte de Dorchester, ambassadeur du roi d’Angleterre à Venise, en qualité de secrétaire.
En juillet 1615, lorsque Dudley Carleton est rappelé en Angleterre pour être envoyé en qualité d’ambassadeur aux Provinces-Unies, Isaac Wake devient le représentant de Jacques Ier auprès du duc de Savoie, Charles-Emmanuel Ier.
En 1617, celui-ci le charge d’une médiation à Berne entre la Savoie et les États suisses. Au cours de l’année suivante, Isaac Wake regagne l’Angleterre en passant par Paris, où il reçoit un accueil particulièrement attentionné, dans la perspective du mariage, le 11 mai 1625, d’Henriette de France avec le prince de Galles, devenu Charles Ier d’Angleterre au mois de mars précédent.
Dans l’immédiat, Isaac Wake est anobli par Jacques Ier (9 avril 1619). Il regagne ensuite Turin et se voit confier, au cours de son voyage de retour, une mission diplomatique officieuse auprès du comte Palatin Frédéric V, à Heidelberg (avril 1619).
En mai 1624, il est chargé d’obtenir du duché de Savoie et de la république de Venise leur soutien pour la restitution du Palatinat. Il devient gentilhomme de la Chambre privée du roi d’Angleterre la même année2.
Après un séjour à Padoue en 1625, durant lequel Isaac Wake suit encore des cours à l’université, il est envoyé à Berne et à Zurich, fin 1626, pour le compte des Ligues Grises, menacées par les Espagnols.
L’année suivante, il se rend auprès du roi du Danemark, Christian IV, au nom du duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie.
Il quitte le Piémont ravagé par la peste en 1630 et devient ambassadeur du roi d’Angleterre en France en 1631, où son arrivée suscite une méfiance marquée en raison des choix diplomatiques opérés par la cour de Turin les mois précédents3. Il travaille alors en collaboration avec deux secrétaires : Richard Browne, qui devient à son tour agent du roi d’Angleterre à Paris à partir du mois de juillet 1641 et durant deux décennies, et Henry de Vic.
Il décède à Paris, des suites d’une fièvre, en juin 1632.
En décembre 1623, le diplomate a épousé, en Angleterre, Anna Bray, fille d’Edmund Bray de Barrington et de Dorothy Tracy, qui, veuve, a convolé en secondes noces avec le secrétaire d’État Edward Conway.
Isaac Wake a laissé une abondante correspondance, notamment avec Dudley Carleton, Horace Vere ou James Hay, comte de Carlisle.
Voir Maxim Boyko Jeux de rois : France et Angleterre à l’heure de l’absolutisme naissant (1610-1642), thèse de doctorat d’Histoire, sous la direction de Denis Crouzet et d’Olivier Christin, Sorbonne Université et Université de Neuchâtel, soutenue le 25 novembre 2023, p. 250-253, 267, 327, 391, 405, 464, 913 ;
La notice biographique « Wake, Isaac », dans Dictionary of National Biography, London, Smith, Elder & Co, 1885-1900, 63 volumes, au tome 58, p. 441-442 ;
Voir aussi Samuel Rawson Gardiner, Letters and Other Documents Illustrating the Relations Between England and Germany at the Commencement of the Thirty Years War, s.l. Camden Society, 1865-1868, 2 volumes, t. I, p. 87, 107, 167 et t. II, p. 181.
- Maxim Boyko, Jeux de rois : France et Angleterre à l’heure de l’absolutisme naissant (1610-1642), thèse de doctorat d’Histoire, sous la direction de Denis Crouzet et d’Olivier Christin, Sorbonne Université et Université de Neuchâtel, soutenue le 25 novembre 2023, p. 250-253. [↩]
- Maxim Boyko, ouvrage cité, p. 229. [↩]
- Maxim Boyko, ouvrage cité, p. 65 note 131 et p. 76. [↩]
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (12 juin 2023). Wake (Isaac). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 12 octobre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tqit