Jean-Jacques de Haraucourt, seigneur de Saint-Baslemont (ou Saint-Balmont, aujourd’hui à l’est du département des Vosges), de Sandaucourt, et de Saint-Maxe, est le fils de Jacques de Haraucourt, seigneur de Saint-Balmont, grand écuyer de Lorraine, et d’Élisabeth de Reinach. Il est aussi le neveu de François-Henri de Haraucourt, seigneur de Magnières. Gouverneur et bailli de Bar, il entretient à ses frais un régiment de cavalerie. Il épouse Barbe Alberte d’Ernécourt (v. 1609-1660), dame de Gibeaumeix et de Neuville-en-Verdunois, le 19 ou le 29 février 16241. Son épouse lui apporte en dot le château de Neuville-en-Verdunois, où le couple s’installe.
Un premier fils, Dominique, naît en 1626, et décède à l’âge de quelques mois. Un second fils, Philippe, naît en 1630, qui décède prématurément en 1644, des suites d’une maladie contractée à Bar-le-Duc. Puis une fille, Marie-Claude, voit le jour en 1632. Elle épouse par la suite Louis des Armoises, seigneur de Jaulny et de Commercy, et seule héritière de ses parents, après le décès de ses deux frères, transmet le patrimoine familial dans la famille des Armoises.
Gouverneur et bailli de Bar, à la tête d’un régiment de cavalerie qu’il entretient à ses frais, Monsieur de Saint-Balmont suit les pérégrinations du duc Charles IV de Lorraine à partir de 1633 et de l’occupation des duchés de Lorraine et de Bar par le roi de France. Défait par le rhingrave Othon-Louis la même année, il est capturé. Son épouse verse une importante rançon pour sa libération.
Son régiment ayant été envoyé en Alsace, dans la région de Thann, et ayant opéré sa jonction avec les troupes du duc Charles IV2, M. de Saint-Balmont subit de nouveaux revers dès le début de l’année 16343.
En juin 1635, il est capturé par les soldats du maréchal de La Force, puis libéré sur les instances de son épouse, qui déclare alors son attachement à la cause française et verse une nouvelle rançon4.
Madame de Saint-Baslemont prend elle-même les armes à partir de l’année suivante, pour défendre ses terres de Neuville-en-Verdunois, ainsi que le sanctuaire marial de Benoîte-Vaux.
Au début de l’année 1641, Monsieur de Saint-Baslemont est nommé gouverneur lorrain de Bar-le-Duc, et colonel d’un régiment d’infanterie. Au terme du traité de Saint-Germain-en-Laye (29 mars), signé par le duc Charles IV et par Louis XIII, la place lui est cédée par le gouverneur français, Jean de Vielchâtel, seigneur de Montalan.
Envoyé dans le duché de Juliers, M. de Saint-Balmont décède au service du duc de Lorraine en 1644, non loin de la ville de Düren.
Voir aussi Anne Motta, Noblesse et pouvoir princier dans la Lorraine ducale (vers 1620-1737), thèse de doctorat d’histoire, soutenue à l’université du Maine, sous la direction de Laurent Bourquin et de Philippe Martin, 2012, p. 192, p. 196 note 79, p. 200 ;
Micheline Cuénin, « Un guerrier lorrain au XVIIe siècle : Jean-Jacques de Haraucourt, seigneur de Saint-Baslemont », Bulletin des sociétés d’histoire et d’archéologie de la Meuse, n° 30-31, 1994-1995, p. 69-90 ;
François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse… troisième édition, tome dixième, Paris, chez Schlesinger frères, 1866, col. 278-279.
- Jean-Jacques Lionnois donne la date du 19, voir Jean-Jacques Lionnois, Détail des preuves de la Maison de Raigecourt, Nancy, imprimerie de Pierre Antoine et Pierre Barbier, 1775, p. 37. La date du 29 est cependant le plus souvent avancée, notamment par Guy Cabourdin, Encyclopédie illustrée de la Lorraine, Histoire de La Lorraine. Les Temps modernes. 1. De la Renaissance à la guerre de Trente Ans, Nancy, Presses Universitaires de Nancy et Metz, Éditions Serpenoise, 1991, p. 213. [↩]
- Le comte de Brassac au comte de Chavigny, 22 janvier 1634, puis 28 janvier 1634, Le trésor pillé du Roi : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1634, Paris, éditions L’Harmattan, 2013, 2 volumes, t. 1, p. 213 et p. 233. [↩]
- Champvallon à Chavigny, vers la fin janvier 1634, ibidem, t. 1, p. 239. [↩]
- Madame se Saint-Baslemont fait intervenir Jean V de Nettancourt-Vaubecourt, dans le château duquel elle a séjourné pendant son enfance. Voir Anne Motta, Noblesse et pouvoir princier dans la Lorraine ducale (vers 1620-1737), thèse de doctorat d’histoire, soutenue à l’université du Maine, sous la direction de Laurent Bourquin et de Philippe Martin, 2012, p. 196 note 79. [↩]
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (19 juin 2023). Haraucourt (Jean-Jacques de, seigneur de Saint-Baslemont). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 18 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tqjb