Henri de Gournay, comte de Marchéville (au bailliage de Saint-Mihiel), est le fils aîné de Regnaut de Gournay († 1613), seigneur de Villers, et de sa seconde épouse, Louise d’Aspremont-aux-Merlettes, dame de Marchéville, qui était veuve de N. de Boulan, seigneur de Moniquentin. Il est le frère aîné de Charles-Chrétien de Gournay († 1637), évêque in partibus de Scythie puis évêque de Toul, employé comme lui par le roi de France dans le cadre de nombreuses missions diplomatique dans le Saint Empire, en particulier auprès de l’archevêque de Trèves (avec le titre de résident à Spire), et auprès du chancelier suédois Oxenstern, lors de la présence de ce dernier à Francfort.

Tous deux ont un demi-frère, Charles de Gournay († 1632), seigneur de Villers, né du premier mariage de leur père avec Agnès d’Esche, dame de Château-Saint-Blaise, bailli de Nancy en 1605 et sénéchal de Lorraine en 1624, qui a épousé Anne du Châtelet puis Charlotte de Ligniville. Il est enfin le cousin germain de l’évêque réformateur Jean des Porcelets de Maillane (1581-1624), fils d’Esther d’Aspremont-aux-Merlettes, évêque de Toul entre 1607 et 1624.

Henri de Gournay détient d’abord la charge de bailli de Saint-Mihiel. En 1621, il est nommé gouverneur du prince de Vaudémont, futur duc Charles IV. Henri de Gournay obtient l’érection de la terre de Marchéville en comté par lettre du duc de Lorraine Henri le bon en date du 21 juin 1622.

Passé au service du roi de France, premier gentilhomme de la Chambre du duc d’Orléans, il se voit confier les fonctions de bailli et surintendant de l’évêché de Metz en 1629. Parallèlement, il est investi d’importantes missions diplomatiques.

En qualité d’envoyé du roi de France, il se rend auprès de l’archiduc Léopold en 1625 et auprès du roi de Danemark en 1626. La même année, il est aussi envoyé auprès du duc de Bavière et des princes catholiques d’Allemagne. Il est encore chargé de mission auprès de Maximilien I^er en juin 1627, ainsi qu’auprès des électeurs ecclésiastiques du Saint Empire. Puis il se rend, au mois d’août, auprès des électeurs de Saxe et de Brandebourg et à la diète de Mülhausen. En mars 1628, le roi de France le dépêche à Pappenheim. En 1629, il se déplace encore auprès des électeurs de Trèves, Mayence, Cologne, Saxe et Brandebourg, puis auprès des autres électeurs l’année suivante.

Malgré son inexpérience des affaires orientales, il est nommé ambassadeur du roi de France à Constantinople en 1631, en remplacement de Philippe de Harlay, comte de Cézy, qui demeure cependant sur place.

En 1635, le comte de Marchéville est envoyé en mission auprès du chancelier Oxenstern.

Ce n’est qu’en 1639 que le comte de Marchéville et le comte de Cézy sont officiellement remplacés à Constantinople par Jean de La Haye-Vantelet. Il a épousé Philiberte de Châtillon.

Voir aussi Madeleine Haehl, Les Affaires étrangères au temps de Richelieu : le secrétariat d’État, les agents diplomatiques (1624-1642), Bruxelles, Bern, Berlin…, P.I.E. Peter Lang, 2006, p. 254, 272, 273, 284 ;

dom Augustin Calmet, Histoire de Lorraine…, nouvelle édition, tome V, Nancy, chez A. Leseure, 1745, col. CCIC-CCXII ;

dom Augustin Calmet, Histoire généalogique de la maison du Châtelet branche puînée de la maison de Lorraine…, Nancy, imprimerie de la veuve de Jean-Baptiste Cusson, 1741, p. 181 ;

Alastair Hamilton, « ‘To Divest The East of All its Manuscripts and all its Rarities’. The Unfortunate Embassy of Henri Gournay de Marcheville », dans Alastair Hamilton, Maurits H. van den Boogert, Bart Westerwell (éd .), The Republic of Letters and the Levant : Yearbook for Early Modern Studies, Leyde, 2005, p. 123-150, voir p. 124 note.

Textes 635, 644, 

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