Claude de Bullion (1568 ou 1569 – 1640), seigneur de Bonnelles, d’Éclimont, Montlouët, Longchêne et Panfou, baron de Maule, marquis de Gallardon1, est l’une des plus fidèles créatures de Richelieu.
Fils de Jean III de Bullion, conseiller au parlement de Paris, et de Charlotte de Lamoignon, il obtient la survivance de la charge de son père et est reçu en l’assemblée le 26 septembre 1596. Il est fait maître des requêtes le 20 novembre 1605, puis président au parlement de Grenoble en juillet 1607. Au mois d’octobre 1609, il est chargé de négocier avec le duc de Savoie le traité de Brussol. Il représente Louis XIII en 1611 à l’assemblée tenue à Saumur par les députés des calvinistes, et, en 1614, aux conférences de Soissons. Il exerce parallèlement les fonctions de surintendant de Navarre (1612).
Chancelier de la Reine mère en 1615, il est autorisé, en 1624, à siéger à tous les conseils. Il est fait conseiller d’honneur au Parlement en 1626 et conseiller d’État en 1629.
En 1632, il est plus particulièrement associé aux affaires fiscales et au financement des armées. Promu surintendant des finances le 4 août de la même année, conjointement avec Claude Bouthillier, à la suite du décès du maréchal d’Effiat, Claude de Bullion est chargé de la réconciliation entre le Roi et Monsieur, son frère. Il signe à Béziers, le 29 septembre, au nom de Louis XIII, des accords normalisant les rapports entre le souverain et le duc d’Orléans2.
Le 28 février 1633, il est fait garde des sceaux et surintendant de l’ordre du Saint-Esprit. Claude de Bullion conserve cette double charge jusqu’en 1636, date à laquelle il obtient celle de président à mortier au parlement de Paris, « créée en sa faveur pour le récompenser de ses services »3.
En 1640, il met en circulation les premiers Louis d’Or, destinés à remplacer les francs de Jean le Bon.
Il a épousé, en 1612, Angélique Faure (ou Favre), nièce, par sa mère, du chancelier de Sillery. De leur mariage naissent Noël de Bullion, seigneur de Bonnelles, marquis de Gallardon, greffier-commandeur des ordres du Roi ; François de Bullion, marquis de Montlouët ; Pierre de Bullion, abbé de Saint-Faron-lès-Meaux ; Claude de Bullion, marquis d’Attilly ; Marie de Bullion († 1649), qui épouse Pomponne II de Bellièvre, seigneur de Grignon, premier président au parlement de Paris.
Voir aussi Yves Le Guillou, « L’enrichissement des surintendants Bullion et Bouthillier ou le détournement des fonds publics sous Louis XIII », XVIIe siècle, n° 211, avril-juin 2001, 53e année (n° 2), p. 195-213, voir en particulier p. 198 ; Jean-Pierre Labatut, « La fortune des Bullion », XVIIe siècle, 1963, n° 60, p. 11-37.
Textes 28, 29, 31, 59, 64, 128, 180, 225, 287, 313, 343, 368, 379, 381, 388, 389, 390, 396, 425, 426, 427, 428, 429, 436, 457, 496, 502, 517, 527, 528, 543, 569, 593, 608, 681, 683, 690, 691, 692, 693, 711, 724, 729, 739, 741, 756, 780, 791, 793, 798, 840, 844, 849, 853, 854, 858, 860, 861, 872, 875, 899, 923,
- Sa titulature est donnée par le père Anselme de Sainte-Marie et alii, Histoire généalogique et chronologique de la Maison royale de France…, tome neuvième première partie – par M. Pol Potier de Courcy -, Paris, Firmin Didot, 1884-1890, p. 392. [↩]
- Accord trouvé par Claude de Bullion, au nom de Louis XIII, avec le duc d’Orléans, Béziers, 29 septembre 1632, document conservé au ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 803, f° 101-103, il s’agit d’une copie de la main de Pierre Cherré, devenue minute par l’ajout de corrections par Denis Charpentier. Le document a été publié par Denis-Louis-Martial Avenel, à la date du 23 septembre 1632, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome IV, p. 378-379. [↩]
- Michel Popoff (pub.), Prosopographie des gens du parlement de Paris (1266-1753) : d’après les ms. Fr. 7553, 7554, 7555, 7555 bis conservés au Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale de France, Paris, le Léopard d’Or, 2003, 2 volumes, t. 1, p. 61. [↩]
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (11 mars 2022). Bullion (Claude de). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 2 novembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tph6