Charles d’Albert (1578-1621), duc de Luynes, marquis d’Albert, est le second fils d’Honoré d’Albert, seigneur de Luynes, de Brantes, de Cadenet et de Mornas, et d’Anne de Rodulf. Il est aussi le frère aîné d’Honoré d’Albert (1581-1649), seigneur de Cadenet, duc de Chaulnes, et de Léon d’Albert († 1630), duc de Piney. Favori de Louis XIII, qui partage avec lui son goût pour la chasse, il est fait successivement gouverneur du château d’Amboise le 1^er mars 1615, capitaine du château des Tuileries au mois de juin suivant, conseiller d’État du Roi en novembre, et capitaine des gentilhommes ordinaires de la garde du Roi en décembre.

En novembre 1616, il est pourvu de la charge de grand fauconnier de France, puis de celle d’oiselier de la chambre du Roi au début de l’année 1617.

Il devient premier gentilhomme ordinaire de la Chambre en avril 1617, capitaine de la Bastille le 16 mai, lieutenant général en Normandie et gouverneur de Pont-de-l’Arche le 23. Il contribue la même année, de manière déterminante, à l’éviction de Concino Concini.

Louis XIII lui attribue encore en 1618 la lieutenance générale en Île-de-France le 19 mai, ainsi que les gouvernements de Soissons, de Noyon, de Coucy et de Chauny.

Surtout, le Roi érige en sa faveur la terre de Luynes en duché-pairie en 1619, et le nomme gouverneur de Picardie, d’Amiens, de Calais, de Boulogne, du Boulonnais, de Saint-Quentin, de Ham et de La Fère à la même date. Il est fait connétable de France le 2 avril 1621.

Il a épousé, en septembre 1617, Marie de Rohan-Montbazon (1600-1679), âgée de 17 ans, qu’il initie aux arcanes de l’intrigue.

Contesté par Marie de Médicis et par le prince de Condé, il décède d’une fièvre pourpre, le 12 décembre 1621, à l’issue du siège de Montauban dont l’a chargé Louis XIII, et au cours duquel il s’avère incapable de l’emporter sur les protestants.

Voir aussi Christophe Levantal, Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l’époque moderne (1519-1790), Paris, éditions Maisonneuve & Larose, 1996, p. 734-736 ;

Louis Moréri, Le grand dictionnaire…, tome premier, Paris, chez Jacques Vincent, 1732, p. 214-215.

Textes 642, 744, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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