Archange du Fossé († 1670) (ou des Fossés, des Fossez), en religion le père Archange de Paris, serait un cousin de Philippe de Harlay, comte de Cézy, et embrasserait d’abord la carrière des armes¹. Il rejoint l’ordre des capucins vers 1622-1623, à l’époque où le père Joseph conçoit, avec le duc de Nevers, son projet de Croisade, et où le père Pacifique de Provins est dépêché au Levant pour préparer l’installation d’une mission à Constantinople. En 1626-1627, il en est l’un des quatre fondateurs, avec Léonard de La Tour, Évangéliste de Reims, et Raphaël de Neuville, et en devient le premier vice-préfet².

Benoist Pierre a montré que, dix ans plus tard, il supervise encore la mission de Constantinople puisque le père Joseph lui adresse un mémoire, en date du 25 novembre 1637, à propos des « subsides nécessaires [obtenus de Louis XIII] pour l’achat d’une maison près de l’église Saint-Georges desservie par les apôtres séraphiques »³.

En 1632, il exerce les fonctions de gardien des capucins du couvent de Saint-Jacques. Au mois d’avril de la même année, il cosigne, au titre de ses responsabilités ecclésiastiques, avec le père Regnault de Vaulx, prieur du grand couvent des carmes de Paris, le père Matthieu Dolé (ou Doles), premier lecteur au couvent des cordeliers de Paris, Claude Le Petit, gardien des cordeliers de Paris, Nicolas Ridolfi, Eustache Asseline de Saint-Paul, Augustin Carcat, Bonaventure de la Mère de Dieu, prieur des carmes déchaussés de Paris, Michel Fouet, supérieur du couvent des augustins du faubourg Saint-Germain à Paris, ou les jésuites Louis de La Salle et Étienne Binet, un courrier que les représentants du clergé régulier adressent à Richelieu, en réponse aux débats suscités par Jean-Pierre Camus, évêque de Belley⁴.

Au cours des années 1630, il effectue de nombreux séjours à Rome, notamment auprès de la congrégation De propaganda fide, puis est nommé visiteur des missions orientales en 1641, visitant, à ce titre, en 1642, la Grèce, dont il a été custode⁵.

Il décède supérieur du couvent des capucins du Marais le 22 juillet 1670.

Voir aussi la notice d’autorité que lui consacre la Bibliothèque nationale de France, consultée le 05/08/2023.

Texte 641,

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Ladislas de Vannes, Deux martyrs capucins, les bienheureux Agathange de Vendôme et Cassien de Nantes, Paris, Veuve Ch. De Poussielgue, 1905, p. 66 note 1 ; voir aussi p. 63, ouvrage consultable sur Gallica. [↩]
2. Voir Benoist Pierre, « Le père Joseph, l’empire ottoman et la Méditerranée au début du XVII^e siècle », Cahiers de la Méditerranée, n° 71, 2005, p. 185-202, article consulté en ligne le 05/08/2023. [↩]
3. Benoist Pierre, Le père Joseph, l’éminence grise de Richelieu, Paris, Perrin, 2007, p. 268. [↩]
4. La translation de cette lettre est publiée en ligne, texte 641. [↩]
5. Romain Planté, Propager de la foi catholique et la grandeur du roi en Orient : des capucins bretons et tourangeaux en terre d’islam. Conditions de vie des missionnaires et interactions dans les populations locales, master 2 d’histoire soutenu à l’université de Rennes 2 – Haute-Bretagne, sous la direction de Georges Provost, en 2013, p. 243, mémoire consulté en ligne le 05/08/2023, et et Gustave Fagniez, Le père Joseph et Richelieu, Paris, Hachette, 1894, 2 volumes, tome premier, p. 330. [↩]