Charles de Pechpeyrou-Comminges (ou Cominges) de Guitaut (ou Guitaud, Guitault), dit « le chevalier de Guitaut », est le fils de Pons de Pechpeyrou, seigneur de Montbarla, et de Françoise de Comminges de Guitaut, dont le contrat de mariage prévoyait que leurs descendants ajoutent les noms et armes de leur mère à ceux de leur père. Il est reçu chevalier dans l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem (ordre de Malte) en 1620¹ ou en 1625².

Capitaine de marine, il est envoyé sur la Garonne, en même temps que le chevalier Martin des Roches-Fumées sur un autre navire, pour sécuriser les abords du fleuve à l’approche d’une armée anglaise à la fin de l’année 1627³.

Il prend part au siège de La Rochelle l’année suivante et parvient à capturer un vaisseau anglais tentant de ravitailler la place huguenote. Le Roi le récompense de sa prise en lui offrant la cargaison saisie, d’une valeur de 10 000 écus⁴.

Au cours de l’été 1630, à nouveau associé au chevalier des Roches, il est envoyé à Briquerasio, non loin de Turin⁵.

À la suite du traité de Paris signé par la France et les Provinces-Unies le 8 février 1635, le chevalier de Guitaut est désigné comme capitaine de l’un des quinze vaisseaux chargés de la sécurité des côtes de Hollande⁶.

En 1637, il participe de manière déterminante à la reprise des îles de Lérins (Sainte-Marguerite et Saint-Honorat), dont les Espagnols s’étaient emparés en septembre 1635. Il en est alors nommé « commandeur pour le Roi », selon la titulature par laquelle Richelieu le désigne dans les courriers qu’il lui adresse⁷.

Il se rend à la cour en novembre puisqu’il assiste, le 10, en compagnie de Guillaume Bautru et de César du Cambout de Coislin, à la messe donnée à Notre-Dame en hommage au duc de Savoie, décédé, au cours de laquelle tous trois reconnaissent Anne d’Autriche, venue « incognita »⁸.  

À l’automne 1641, il est dépêché par Richelieu en Provence pour enquêter, en compagnie de « Monsieur de Besançon » (probablement Charles du Plessis-Besançon de Bazoches) sur d’éventuels manquements de l’archevêque de Bordeaux, qui est ensuite disgracié⁹.

Vers la même époque, il fournit des chevaux-barbes à Richelieu, qui l’en remercie le 10 septembre 1640. Il se fait tout particulièrement apprécier de Richelieu et de l’oncle de ce dernier, le commandeur de La Porte¹⁰, dont il obtient, sur sa démission, le régiment d’infanterie des Îles le 15 avril 1644.

Le chevalier de Guitaut accède au grade de maréchal de camp en 1649 et se démet de son régiment et de son gouvernement des îles Sainte-Marguerite et Saint-Honorat, en faveur de son neveu, Guillaume de Pechpeyrou-Comminges, comte de Guitaut et marquis d’Époisse, né en 1626.

Commandeur d’Astros, il est également récompensé des services rendus à l’ordre de Malte par la commanderie de Montsaurez.

Charles de Comminges-Guitaut a deux frères qui atteignent l’âge adulte : Michel de Pechpeyrou-Comminges, qui participe aux campagnes de Piémont sous le commandement du duc Henri de Montmorency avant de trouver la mort au siège de Veillane le 10 juillet 1630 et Louis de Pechpeyrou-Comminges, seigneur de Guitaut, aîné de la fratrie, qui a épousé, en 1625, Jeanne d’Eygua, et est prématurément décédé. De ce mariage est issu Guillaume de Pechpeyrou-Comminges, comte de Guitaut, évoqué plus haut ; Bertrand de Pechpeyrou-Comminges, dit « l’abbé de Guitaut ; ainsi que trois fils, tous trois prénommés Charles et tous trois chevaliers de l’ordre de Malte, dont l’un devient gouverneur de la Martinique et de l’île Saint-Christophe. 

Texte 650,

1. Selon Louis Laisné, Archives généalogiques et historiques de la noblesse de France… tome huitième, Paris, chez l’auteur, 1843, p. 27-28 de la famille de Pechpeyrou. [↩]
2. Selon Louis de La Roque, Catalogue des chevaliers de Malte appelés successivement chevaliers de l’Ordre Militaire et Hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem et de Malte (1099-1890), Paris, Alp. Desaide, 1891, col. 66. [↩]
3. Richelieu au duc de Guise, 23 novembre 1627, Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, t. II, p. 729. [↩]
4. Société de l’Histoire de France, sous les auspices de l’Académie française – pub. -, Mémoires du cardinal de Richelieu, Paris, H. Laurens, 1908-1931, 10 volumes, voir au tome VIII [1628] publié sous la dir. de M. Lacour-Gayet par Robert Lavollée, p. 146 ; Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, t. VI, p. 466-467 note. [↩]
5. Richelieu à Henri d’Escoubleau de Sourdis, archevêque de Bordeaux, 5 juillet 1630, Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, ouvrage cité, tome III, p. 731. [↩]
6. Richelieu à Louis XIII, Royaumont, 14 mars 1635, dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, ouvrage cité, t. IV, p. 676. [↩]
7. Voir les courriers de Richelieu au chevalier de Guitaut, les 1^er août  et 12 octobre 1637, Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, ouvrage cité, t. V, p. 1047 et 1060, ou la lettre du même au même, du 10 août 1639, dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, ouvrage cité, t. VI, p. 466-468. [↩]
8. Guillaume Bautru au cardinal de La Valette, 11 novembre 1637, translation publiée en ligne, texte 650. [↩]
9. Richelieu au chevalier de Guitaut, 1^er octobre 1641, dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, ouvrage cité, t. VI, p. 878-879. [↩]
10. Voir Denis-Louis-Martial Avenel – éd.-, ouvrage cité, t. VII, p. 253. [↩]

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