Le duc de Bellegarde à Richelieu, Asnois, 6 janvier 1633.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires et Documents France, vol. 804, f° 7. Original autographe.

Monseigneur,

Je crains bien qu’à la fin vous ne vous lassiez de recevoir de mes lettres et des redites dont elles sont remplies, mais vous aurez agréable, s’il vous plait, autant de fois que vous m’obligerez, qu’autant je vous témoigne les sentiments que j’en ai, qui sont si grands qu’ils ne se peuvent pas bien exprimer. Aussi, désire-je pour ma satisfaction que vous les puissiez apprendre par les effets de mon très humble service plutôt que par des paroles, dont néanmoins je me servirai cette fois, pour vous remercier de la dernière faveur que vous m’avez faite d’avoir fait changer les termes de mes lettres et de voir, s’il vous plait que je me sens tellement votre obligé que je n’aurai désormais de volontés que les vôtres et que j’attends avec une extrême impatience l’honneur de vos commandements pour y rendre une entière obéissance, ainsi que vous le pourra plus particulièrement faire entendre Monsieur d’Amanzé, que j’ai prié de vous en assurer de ma part. À quoi me remettant pour ce sujet, je vous supplierai de croire que tant qu’il me restera de vie, je me dirai toujours, Monseigneur, votre très humble et très affectionné serviteur,

Roger de Bellegarde.

À Asnois, ce 6^e janvier 1633.

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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