Alphonse du Plessis de Richelieu (v. 1582-1653) est le second fils de François IV du Plessis et de Suzanne de La Porte, le frère aîné du cardinal duc Armand Jean du Plessis de Richelieu. Destiné à l’épiscopat, afin de maintenir les revenus de l’évêché de Luçon dans la famille de Richelieu, il préfère renoncer, vers 1602, à la dignité qui lui était réservée pour entrer à la Grande Chartreuse. 

Il revient cependant au clergé séculier pour devenir archevêque d’Aix en 1626, puis archevêque de Lyon en 1629. La même année, il est fait cardinal. Il succède au cardinal de La Rochefoucauld dans la charge de grand aumônier de France en 1632, puis il est promu dans l’ordre du Saint-Esprit (mai 1633). En 1634, alors que le maréchal de Créqui puis le comte de Noailles échouent tour à tour dans leurs négociations, il se voit confier, par Louis XIII, une ambassade extraordinaire à Rome afin d’obtenir le « démariage » du duc d’Orléans. Non sans réticence, en raison de difficultés financières qui ne cessent de le gêner (le séjour à Rome le prive d’importants revenus et l’empêche d’honorer l’obligation de visite dans son diocèse qui lui est faite par le concile de Trente), il accepte la mission. Au cours de l’année 1635, il est en contact régulier avec Celio Bichi, l’homme de confiance du cardinal Francesco Barberini, mais n’obtient pas plus de résultats que les ambassadeurs français en mission ordinaire. La sienne prend officiellement fin en septembre 1636, lorsque Louis XIII le nomme ministre plénipotentiaire au congrès de paix prévu à Cologne. Mais l’Empereur refusant que la France soit représentée par un cardinal, il prolonge son séjour dans la Ville éternelle, et ne regagne le royaume qu’en 1637. Très attaché à ses activités pastorales, il se distingue par son dévouement pour la population lyonnaise lors de l’épidémie de peste de 1638. De nombreuses lettres que le cardinal Alphonse de Richelieu adresse à son frère, au père Joseph ou à Léon Bouthillier de Chavigny pendant sa mission à Rome, et concernent la période du 13 avril 1635 au 1^er mai 1637, sont conservées sous forme de copies à la Bibliothèque municipale de Lyon¹. Un autre volume de copies, réunissant les mêmes textes, élaboré d’après les papiers du « secrétaire du cabinet » d’Alphonse de Richelieu, Ménager († 1673 ou 1674), est conservé à la BnF, coll. Nouvelles acquisitions françaises, vol. 282, et a été utilisé par Denis-Louis-Martial Avenel², ou encore par Auguste Leman.

Voir aussi Maximin Deloche, Un frère de Richelieu inconnu, chartreux, primat des Gaules, cardinal, ambassadeur : documents inédits, Paris, Desclée de Brouwer, 1935, p. 227-369 pour ce qui concerne son ambassade à Rome.

Textes 28, 235, 257, 258, 285, 510, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Cote actuelle fonds ancien, volume 959, 119 f° et dans Antoine-François Delandine, Manuscrits de la bibliothèque de Lyon… Paris et Lyon, 1812, 3 volumes, tome second, p. 151. [↩]
2. Lettres, instructions…, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, t. V, p. 385 notes. [↩]