Odet de La Noue (ou La Nouë) (v. 1560-1618), seigneur de Téligny et de La Noue, de Châtellier de Montreuil-Bonayn, de La Hâcherie de Chavannes¹ est le fils aîné de François de La Noue (1531-1591), dit « La Noue-Bras-de-Fer », chef protestant breton, qui a perdu un bras à Fontenay-le-Comte en 1570 et trouvé la mort lors du siège de Lamballe, et de sa seconde épouse, Marguerite de Téligny, dont le père, Charles de Téligny, a été assassiné lors la Saint-Barthélemy, et dont la mère, née Louise de Coligny, devenue veuve, a épousé en secondes noces Guillaume de Nassau. Odet de La Noue est donc apparenté, par sa belle-mère, aux princes d’Orange. Guillaume de Nassau est son beau-père par alliance².

Odet de La Noue sert d’abord, aux côtés de son père, aux Pays-Bas, auprès des révoltés flamands opposés au duc d’Albe. Comme avant luis on père, il est capturé par les Espagnols, à Anvers, en novembre 1584. Il n’est libéré qu’en 1591, date à laquelle il rejoint les armées d’Henri IV, avec lesquelles il contribue à la prise de Paris.

En 1594, Henri IV lui confie les fonctions de commissaire au fort de Pille-Badaud, à Gournay-sur-Marne. Il participe par la suite aux négociations qui permettent la promulgation de l’édit de Nantes en 1598. Conseiller du Roi en ses conseils d’État et privé, il est mestre de camp d’un régiment d’infanterie³, et détiendrait aussi la charge de chambellan⁴. Henri IV le promeut chevalier de l’ordre de Saint-Michel⁵.

Alors que Benjamin Aubery du Maurier est l’ambassadeur ordinaire du roi de France auprès des Provinces-Unies depuis 1613, et dans le contexte de l’arrestation du prince de Condé, la parenté d’Odet de La Noue avec les fils de Guillaume de Nassau, Maurice et Frédéric-Henri, comme le prestige militaire acquis par son père et lui dans la guerre de Quatre-Vingts Ans, déterminent,  au début de l’année 1617, son envoi en ambassade extraordinaire à La Haye, pour s’opposer à un rapprochement possible des Provinces-Unies avec les ennemis de la France, tout comme le baron de La Tour est envoyé en Angleterre et Henri de Schomberg en Allemagne, avec le même objectif⁶.  Les dépêches qu’Odet de La Noue adresse à la Cour au cours de sa mission sont perdues⁷.

Il a épousé Marie de Launay.

Leur fils, Claude de La Noue⁸.

Leur fille, Marie de La Noue, épouse, quant à elle, Louis de Pierre-Buffière, puis Joachim de Bellengreville, avant de convoler en troisièmes noces avec Pons de Lauzières, maréchal de Thémines.

Odet de La Noue est aussi l’auteur de poèmes⁹.

Texte 699,

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Gaston de Carné – éd. -, Les chevaliers bretons de l’ordre de Saint-Michel… notes recueillies par le comte d’Hozier, Nantes, Vincent Forest et Émile Grimaud, 1884, p. 285. [↩]
2. Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome I, p. 326-327 note. Avenel signale aussi une biographie de La Noue-Bras-de-Fer, composée par Moyse Amirault, qui paraît à Leyde, chez Jean Elsevier, en 1661. [↩]
3. Gaston de Carné – éd. -, ouvrage cité, p. 285. [↩]
4. Article « La Noue, Odet », dans Georges Grente (dir.), Dictionnaire des Lettres françaises : le XVIe siècle, édition revue et mise à jour sous la direction de Michel Simonin, Paris, Fayard, 2001, p. 684. [↩]
5. Gaston de Carné – éd. -, ouvrage cité, p. 285-286. [↩]
6. Voir Joseph-François Michaud et Jean-Joseph-François Poujoulat, Mémoires du cardinal de Richelieu, Paris, chez l’éditeur du Commentaire analytique du Code civil, 1837-1838, trois volumes, Nouvelle collection des mémoires pour servir à l’histoire de France, voir le tome septième de la collection, le 1^er des 3 volumes consacrés aux Mémoires de Richelieu, début du livre VIII de ceux-ci, p. 137 ; et Richelieu à Achille de Harlay, baron de Sancy, 25 janvier 1617, dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, ouvrage cité, tome VII, p. 342 ; Louis XIII à Odet de La Noue, 17 mars 1617, dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, tome I, ouvrage cité, p. 326-327 avec la date du 25 février 1617, rectifiée avec la date du 17 mars 1617, au tome VII, p. 342. [↩]
7. Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, ouvrage cité, tome VII, p. 362. [↩]
8. v. 1605 – après 1666), est par la suite gentilhomme du duc d’Orléans, et sert en Allemagne où il commande très jeune un régiment de cavalerie ((Eugène et Émile Haag, La France protestante…, Paris, chez Joël Cherbuliez, 1846-1859, 9 volumes, vol. 6, p. 304. [↩]
9. Voir la notice d’autorité que lui consacre la Bibliothèque Nationale de France, consultée le 29/10/2023. [↩]