Henri d’Escoubleau de Sourdis (1594-1645) est officiellement reconnu comme le troisième fils de François d’Escoubleau, marquis d’Alluye, et d’Isabeau Babou de La Bourdaisière, tante de Gabrielle d’Estrées, qui est sa marraine1.
Il est en réalité né de la liaison de sa mère avec Philippe Hurault, chancelier de Cheverny2.
Destiné à l’état ecclésiastique, il devient évêque de Maillezais en 1623, puis archevêque de Bordeaux en 1629, à la suite de son frère défunt, François d’Escoubleau, cardinal de Sourdis.
Prélat guerrier, Henri d’Escoubleau de Sourdis participe, en 1628, au siège de La Rochelle en tant qu’intendant de l’artillerie.
Proche de Richelieu, il est promu dans l’ordre du Saint-Esprit en mai 1633. Au cours de l’automne de la même année, une vive querelle l’oppose au duc d’Épernon, qui n’hésite pas à le frapper.
Le 12 avril 1636, Henri d’Escoubleau de Sourdis est nommé général de l’armée navale du roi de France, conjointement avec le comte d’Harcourt: les deux hommes ont pour instruction de se rendre sur l’île de Ré y attendre le duc d’Orléans et une flotte réunie pour gagner la Méditerranée3. Les deux hommes en partagent le commandement de 1636 à 1639. Dès l’été 1636, Richelieu envisage la reconquête des îles de Lérins dont se sont emparés les Espagnols4. Puis c’est au comte d’Harcourt que l’archevêque de Bordeaux s’oppose en novembre : alors qu’il envisage à nouveau la reprise des îles Sainte-Marguerite et Saint-Honorat, Richelieu exhorte le comte d’Harcourt à vivre et travailler en bonne intelligence avec Henri d’Escoubleau de Sourdis5, puis, réciproquement invite l’archevêque de Bordeaux à se montrer plus souple6.
À la même époque, il prend part aux combats qui se déroulent autour des îles de Lérins, et se prend alors d’une nouvelle querelle, avec le maréchal de Vitry, qui, à son tour, lui donne un coup de canne.
Il commande, au cours des mois qui suivent, la flotte du Ponant, mais subit le désastre de Fontarabie (1638), dont il attribue la responsabilité à Bernard de La Valette.
À la suite de défaites répétées, mais aussi de son caractère vindicatif, il perd peu à peu la confiance de Richelieu. Ses activités militaires entraînent d’ailleurs des mesures de rétorsion du pape Urbain VIII qui lui retire par la suite l’archevêché de Bordeaux.
Denis-Louis-Martial Avenel indique que la correspondance de Sourdis, dont il n’a pas retrouvé les pièces originales, « fut imprimée et distribuée par les soins de M. [le bailli] de Forbin »7.
Gédéon Tallemant des Réaux lui a consacré l’une de ses Historiettes8.
Voir aussi Joseph Bergin, The Making of The French Episcopate (1589-1661), New-Haven & London, Yale University Press, 1996, p. 705.
Textes 155, 245, 350, 471, 596, 597, 598, 599, 619, 779, 813, 856, 857, 858, 859, 860, 861, 862, 887, 888, 948,
- Henri IV est son parrain. [↩]
- Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, tome 1, p. 669. [↩]
- Richelieu au comte de Chavigny, 18 avril 1636, dans Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome V, p. 444-445. [↩]
- « Instruction [de Richelieu] à Monsieur le comte d’Harcourt qu’on lui envoya étant arrivé avec l’armée navale dans la Méditerranée », 28 juillet 1636, dans Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), ouvrage cité, tome V, p. 519-521. [↩]
- Voir l’analyse d’un courrier que Richelieu adresse au comte d’Harcourt, le 19 novembre 1636, dans Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), ouvrage cité, tome V, p. 1002. [↩]
- Voir l’analyse du courrier que Richelieu adresse à Henri d’Escoubleau de Sourdis, le 6 février 1637, dans Denis-Louis-Martial Avenel (éd.), ouvrage cité, tome V, p. 1014. [↩]
- Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome VII, p. 278 note 1. [↩]
- Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, ouvrage cité, t. 1, p. 376-378. [↩]
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Marie-Catherine Vignal Souleyreau (19 avril 2022). Escoubleau de Sourdis (Henri d’). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 8 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tpm2