Gilles de Saint-Gelais de Lézignan (ou Luzignan), seigneur de Lansac, marquis de Balon, est le fils d’Artus de Saint-Gelais de Lézignan, seigneur de Lansac, et de Françoise de Souvré. Il a épousé en premières noces Françoise Fouquet de Croissy, puis, au printemps 1636, Marie de La Vallée-Fossez (1610-1661). Ce second mariage est arrangé par Richelieu et par Claude Bouthillier. Le cardinal-ministre écrit même, à ce propos, au surintendant des finances, le 15 mars 1635 : « j’ai vu ce que vous me mandez de M. de Fossé [Gabriel de La Vallée-Fossez, père de Marie] ; je suis très satisfait de son procédé […]. Il n’est pas besoin que Madame de Lansac voit la fille. Il faut que cette affaire soit faite avant que d’être connue. Mandez-moi comme je me gouvernerai quand je verrai Monsieur de Fossé. »1.
Engagé comme ses parents au service du roi de la France et de la politique menée par Richelieu, il prend part, le 20 mai 1635, à la bataille d’Avein2. À l’automne de la même année, à la tête d’un contingent de cavaliers, il est envoyé en renfort à Frédéric-Henri de Nassau, prince d’Orange3.
Il est tué à Dole le 30 juillet 16364. On peut noter que Louis XIII n’appréciait pas Gilles de Saint-Gelais. Richelieu prend même la peine de se justifier, peu avant son décès, auprès du duc de Saint-Simon : « je vous remercie de l’avis qu’il vous a plu me donner de l’aversion que le Roi a de Monsieur de Lansac. Je n’ai jamais pensé à demander à Sa Majesté le gouvernement de Verdun pour lui »5.
Il laisse une fille de son premier mariage, Marie-Madeleine de Saint-Gelais, qui épouse Henri-François, marquis de Vassé († 1684) ; et une seconde fille de son second mariage, Anne Armande de Saint-Gelais de Lansac, marié au duc Charles de Créqui6.
Voir Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, t. 2, p. 253, p. 1119 et p. 1285.
Texte 700,
- Dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome IV, p. 682. [↩]
- Voir le récit de la bataille d’Avein (20 mai 1635), rédigé le 27 mai, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, “La raison de guerre” : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2016, p. 262-275. [↩]
- Instructions de Richelieu au marquis de Brézé et au baron de Charnacé, 12 octobre 1635, dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, ouvrage cité, tome V, p. 300. [↩]
- François-Alexandre Aubert de La Chesnay-Desbois, Dictionnaire de la noblesse…, seconde édition, tome XII, Paris, chez Antoine Boudet et chez l’auteur, 1778, p. 447. [↩]
- Richelieu à Claude de Rouvroy, duc de Saint-Simon, 11 juillet 1636, dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, ouvrage cité, tome V, p. 979. Le gouvernement de la place de Verdun était en effet détenu par le beau-père de Gilles de Saint-Gelais, Gabriel de La Vallée-Fossez. Tous deux décèdent vers cette époque [↩]
- François-Alexandre Aubert de La Chesnay-Desbois, ibidem. [↩]
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (3 novembre 2023). Saint-Gelais de Lézignan (Gilles, seigneur de Lansac, marquis de Balon). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 14 février 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tqoq