Henri de Bourcier de Barry, sieur de Saint-Aunais (ou Saint-Aunets, Saint-Aunet, Saint-Aunay, Saint-Aunez, Saint-Onet), puis baron de Lésignan [Lézignan, Lusignan] en 1655, né vers 1608, est le fils d’Hercule de Barry, baron de Barry, et de Marie de Thésan¹. Il épouse, en 1623, Claire de Ribes, fille de Pierre de Ribes, seigneur de Lézignan [Lézignan-la-Cèbe], et d’Isabelle du Caylar de Saint-Bonnet². Son comportement et ses trahisons lui valent de nombreuses disgrâces. Engagé dans la carrière des armes, il est pourvu de la survivance du gouvernement de Leucate le 8 janvier 1626³.

Sous la houlette du maréchal de Toiras, son oncle par alliance, il sert à Casal, où son frère, cornette de la compagnie du maréchal, trouve la mort, en 1630⁴.

Il lève, par commission du 24 janvier 1632, un régiment d’infanterie, qui sert à nouveau en Piémont. Louis XIII, méfiant à son égard, obtient cependant du maréchal de Toiras le retrait de Casal du contingent commandé par son neveu, rappelé en France⁵.  

À la tête de ses hommes, il participe à la campagne de Lorraine en 1633,⁶. M. Pinard indique qu’il sert encore en Alsace, en Lorraine et en Allemagne en 1634 : « à la prise de Haguenau, de Saverne, de Biche, de La Mothe ; au secours d’Heidelberg et de Philisbourg » [sic]⁷. 

Au début de l’année 1635, Monsieur de Saint-Aunais se trouve à nouveau en Piémont et abandonne sans ordre l’armée du maréchal de Toiras, avec son régiment. Il regagne la France avec ses troupes : son père, craignant que la survivance du gouvernement de Leucate ne soit mise en cause, prend l’initiative de l’envoyer à Avignon, en attendant les instructions de Richelieu⁸. Saint-Aunais obtempère aux ordres de son père, comme en témoigne, au cours de l’été, le duc d’Halluin⁹. Richelieu avalise la décision que Monsieur de Barry a prise pour son fils en septembre¹⁰. Puis Saint-Aunais fait acte de soumission formelle¹¹. Il regagne le Languedoc dans le courant de l’année 1636.

Au mois d’août 1637, son régiment est doté de 20 compagnies avec drapeau blanc. Lors du siège, par les Espagnols, de la place de Leucate, où son père s’est replié (à partir du 2 septembre 1637), Monsieur de Saint-Aunais tente vainement d’apporter un soutien militaire au duc d’Halluin venu au secours de la place. Il est grièvement blessé lors des engagements, tandis que le duc d’Halluin remporte la bataille le 28 septembre.

En 1638, il se trouve au passage de la Bidassoa (juin), puis participe au siège de Fontarabie. Selon La Chesnaye-Desbois, il est récipiendaire d’une pension de 3000 livres le 19 novembre 1638¹².

Antoine Adam indique, pour sa part, qu’en 1639, soupçonné de trahison par le prince de Condé, il est arrêté sur ordre de ce dernier, « relevé de ses fonctions, et emprisonné »¹³, tandis que M. Pinard mentionne sa présence, la même année, au siège de Salces, sans préciser s’il prend part au siège de la place par les Français, ou au siège consécutif de la place par les Espagnols¹⁴.

Présent aux sièges d’Ille (1640), d’Elna (1641) et de Perpignan (1642)¹⁵, il retrouve son gouvernement de Leucate en 1643 (Antoine Adam – éd. -, ibidem.)). Il reçoit l’autorisation de lever un régiment de cavalerie le 19 novembre 1644, avant d’être promu maréchal des camps et armée du Roi (par brevet du 21), et d’être envoyé, à ce titre, en Catalogne, pour y commander la cavalerie française. Il y sert durant toute la campagne, et prend notamment part au siège de Lérida en mai 1645, puis au siège qui se déroule au même endroit en juin 1647.

Si son régiment de cavalerie est rétabli en février 1646, lui-même est renvoyé en Italie à la tête de la cavalerie française engagée en Piémont. Il est présent à la bataille d’Orbitello, au cours de laquelle le marquis de Brézé trouve la mort.  Il est encore gouverneur et viguier de Termes par lettres de provision en date du 27 janvier 1649¹⁵. Il est promu lieutenant général des armées du Roi le 15 mai suivant, avec ordre d’aller servir, en cette qualité, en Italie, sous les ordres du prince Thomas de Savoie. Il est encore arrêté, par ordre daté du 22 novembre 1649 adressé à Ennemond Servien, ambassadeur de France auprès du duc de Savoie. Il est emprisonné à Pignerol avant d’être libéré fin avril 1650.

Il est nommé dans l’ordre du Saint-Esprit le 25 novembre 1651.

Puis en 1652, il trahit à nouveau et embrasse la cause espagnole, malgré les efforts de Philippe de La Mothe-Houdancourt¹⁶. Ses trois fils, étudiants au collège d’Harcourt, sont embastillés, avant qu’il ne renonce à la dissidence, en décembre.

Il commande en Catalogne en 1657, avant d’être emprisonné à la Bastille en juillet 1661.

En mars 1665, Saint-Aunais choisit une dernière fois le camp Habsbourg et se réfugie en Espagne.

Textes 706, 710, 

1. François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse…, seconde édition, tome III, Paris, chez la veuve Duchesne, 1771, p. 30. [↩]
2. Voir marquis de Chantérac – éd. -, Journal de ma vie : mémoires du maréchal de Bassompierre, première édition, tome quatrième, Paris, Librairie Renouard, 1877, p. 146. [↩]
3. M. Pinard, Chronologie historique-militaire… Paris, chez Claude Hérissant, 1760-1778, 8 volumes, tome quatrième, p. 54-56. [↩]
4. Mercure françois, volume XVI, 1630, p. 776 ; Michel Baudier, Histoire du maréchal de Toiras, Paris, Cramoisy, 1644, p. 176-177. [↩]
5. Louis XIII au maréchal de Toiras, septembre 1632, dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome IV, p. 383-384, et Richelieu à Léon Bouthillier, 6 novembre 1632, Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, ouvrage cité, tome IV, p. 399 ; voir aussi Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, ouvrage cité, tome VIII, p. 92. [↩]
6. Le marquis de Saint-Chamond à Richelieu, Metz, 13 mai 1633, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Richelieu à la conquête de la Lorraine. Correspondance : 1633, Paris, éditions L’Harmattan, 2010, p. 243 ; voir aussi les effectifs des troupes royales engagées en Lorraine, 2 mai 1633, ibidem, p. 227-229. [↩]
7. M. Pinard, ouvrage cité, ibidem. [↩]
8. Voir le mémoire d’Hercule de Bourcier de Barry destiné à François Ogier de Cavoye, transmis à Richelieu, Leucate, vers le 24 avril 1635, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. – L’œil et la plume de Richelieu : correspondances croisées, 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2020, p. 201-203. [↩]
9. Le duc d’Halluin au cardinal de Richelieu, vers le 29 août, 1635, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. –, L’œil et la plume de Richelieu…, ouvrage cité, p. 440-441. [↩]
10. Richelieu à Hercule de Bourcier de Barry, septembre 1635, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, “La raison de guerre” : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1635, Paris, éditions L’Harmattan, 2016, p. 447-448. [↩]
11. Saint-Aunais à Richelieu, d’Avignon, 15 novembre 1635, translation publiée en ligne, texte, 710. [↩]
12. François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, ibidem. [↩]
13. Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, t. II, p. 1097. [↩]
14. M. Pinard, Chronologie historique-militaire… ouvrage cité, ibidem. [↩]
15. M. Pinard, ibidem. [↩] [↩]
16. Antoine Adam – éd. -, ibidem. [↩]

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