Gaspard (ou Gaspar) de Mercy (1599-1644) est le benjamin de Pierre Ernest de Mercy, baron de Mercy, seigneur de Friauville en partie, de Mandres et de Châtillon (auj. commune de Pillon, département de la Meuse), gouverneur de Longwy, chambellan du duc Charles III de Lorraine, et d’Anne du Hautoy. Il est aussi le frère cadet du baron François de Mercy, avec qui il est fréquemment confondu. Jean-Charles Fulaine signale « un troisième Mercy en 1637, en quartier d’hiver en Franche-Comté, très probablement le cousin des deux précédents »¹. Il embrasse, comme son aîné, la carrière des armes, mais selon les termes de l’historien Charles Clauteaux, sa « réputation [était] inférieure à celle de baron »².

Il organise la résistance de Moyenvic face au blocus imposé par l’armée du maréchal de La Force à la fin de l’année 1631, mais est contraint à la capitulation en décembre³. Selon Jean Peltre et Maurice Noël, c’est François de Mercy qui dirige la défense de Moyenvic, alors que la place est assiégée par les Français en décembre 1631⁴. Gaspard de Mercy poursuit cependant sa carrière militaire.

Au tout début de l’année 1635, au service de l’empereur Ferdinand II, Gaspard de Mercy en reçoit la somme de « 4000 reichsthalers pour lever quatre compagnies de cuirassiers le 9 janvier »⁵. Il se signale à la même époque par les ravages qu’il occasionne dans la région de Boulay-Moselle, en compagnie d’Antoine de Lenoncourt, marquis de Blainville : « tous deux anéantirent tout durant l’espace de dix jours »⁶. Il est alors fait sergent de bataille.

Il est à noter que c’est François de Mercy, et non Gaspard, qui est battu par le maréchal de La Force lors de la bataille de Mélisey, et fait prisonnier, tandis que son beau-frère, le comte de Schönau, lieutenant-colonel de Charles IV de Lorraine, trouve la mort⁷.

Le 3 avril 1636, Gaspard de Mercy conduit un nouveau raid contre ses compatriotes, sur le village Semécourt⁸.

Élevé au grade de maréchal de camp par le duc de Bavière, au service duquel il est passé en 1639, il est battu, en compagnie de son frère, par les armées françaises à Fribourg-en-Brisgau, le 7 août 1644 et décède des blessures reçues.

Il a épousé Christine Marie d’Argenteau.

Voir aussi Alain Petiot, Les Lorrains et les Habsbourg : dictionnaire biographique…, Aix-en-Provence, Mémoire & Documents, 2014, 2 volumes ;

Alain Petiot, Les Lorrains et l’Empire. Dictionnaire biographique des Lorrains et de leurs descendants au service des Habsbourg de la maison d’Autriche, Versailles, Mémoire & Documents, 2005 ;

Alain Petiot, Au service des Habsbourg : officiers, ingénieurs, savants et artistes lorrains en Autriche, Paris, éditions Messene, 2000.

Textes 495, 713, 715, 726, 783, 784, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Jean-Charles Fulaine, Le duc Charles IV de Lorraine et son armée, Metz, éditions Serpenoise, 1997, p. 138. [↩]
2. Charles Clauteaux, Essai sur l’histoire de Longwy, Metz, Verronay, 1829, p. 172. [↩]
3. Jean-Charles Fulaine, Le duc Charles IV de Lorraine et son armée, ouvrage cité, p. 64. [↩]
4. Jean Peltre et Maurice Noël, « Les Mercy en Europe aux XVII^e et XVIII^e siècles. De la Lorraine au Banat », Le Pays lorrain, volume 77, n° 3, juillet-septembre 1996, p. 185-198. [↩]
5. Jean-Charles Fulaine, Le duc Charles IV de Lorraine et son armée, ouvrage cité, p. 125. [↩]
6. Selon le témoignage des paysans des environs de Boulay, cité par Philippe Martin, Une guerre de Trente Ans en Lorraine, 1631-1661, Metz, éditions Serpenoise, 2002, p. 122. [↩]
7. Voir le récit de la bataille de Mélisey donné par le maréchal de La Force, rédigé le 25 mai 1635, translation publiée en ligne, texte 713 . Et le récit donné le 27 mai par le cardinal de La Valette, translation publiée en ligne, texte 715 ; et le troisième récit de la bataille, le plus complet, publié par Antoine Aubery, qui fait référence au beau-frère de Mercy, comte de Schönau, tué à Mélisey par Lalagne – ou Lalaque -, « Autre relation de la retraite du duc Charles, du camp de La Neuvelle près Lure le 26 mai  M DC XXXV », dans Antoine Aubery, Mémoires pour l’histoire du cardinal-duc de Richelieu, Paris, chez Antoine Bertier, 1660, 2 volumes, tome premier, p. 475-478. [↩]
8. Philippe Martin, Une guerre de Trente Ans en Lorraine…, ouvrage cité, p. 142. [↩]