Jacques Nompar de Caumont, maréchal La Force, à Richelieu, La Neuvelle-lès-Lure, 25 mai 1635.

Ministère des Affaires étrangères, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 25, f° 227-228. Original autographe. Suscription au f° 228 v° : « à Monseigneur, Monseigneur le cardinal duc de Richelieu ».

Le courrier accompagne le récit de la bataille de Mélisey¹.

Monseigneur,

J’ai tenté toutes sortes de moyens pour pouvoir rendre compte à Votre Éminence de tout ce qui se passait de-deçà de temps en temps, mais les chemins y sont rendus si périlleux par les courses de ces Cravates et la malice des paysans, qu’il était fort difficile de faire passer quelqu’un. Je n’ai laissé d’envoyer des mémoires par trois diverses voies. Je ne sais si elles auront réussi. Maintenant, M. le marquis de Gesvres étant relevé de maladie, s’en va trouver Sa Majesté qui pourra informer Votre Éminence bien particulièrement de toutes choses. J’en ai dressé aussi une petite relation, à quoi me remettant, je n’allongerai celle-ci que pour la supplier très humblement que je sois honoré de ses commandements, même sur les occurrences présentes, de ce que j’aurai à faire, et qu’il lui plaise ordonner qu’il soit remédié aux choses qui lui seront représentées par M. Servien. Ce sont des défauts qui ont grandement préjudicié, et qui nous ont ôté le moyen de prendre de grands avantages sur les ennemis. Votre Éminence me fera l’honneur, s’il lui plaît, de croire, Monseigneur, que je serai, tant que je vive, son très humble, très obéissant et très fidèle serviteur,

Caumont La Force

Ce XXV mai, au camp de La Neuvelle, près de Lure

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Voir le texte 713. [↩]