Gilles du Bouzet († 1679), seigneur puis marquis de de Roquepine, appartient à une famille de Gascogne. Il est le fils de Pons du Bouzet, seigneur de Roquepine, de Pouy, etc., premier consul de Condom, notamment entre 1620 et 1625, et d’Anne Daffis (ou d’Affis). Il est, par sa mère, le neveu de Jean Daffis (1604-1657), évêque de Lombez en 1628.
Protégé de la famille de Nogaret de La Valette, il commande d’abord la garnison de Metz en l’absence du cardinal de La Valette dès l’été 1637 et attire alors l’attention de Jacques Talon, secrétaire du prélat, sur la vulnérabilité du général Piccolomini1.
Dans le contexte de la condamnation à mort par contumace, en mai 1639, du duc de La Valette, tenu responsable du désastre de Fontarabie, Avenel a souligné la méfiance de Richelieu à son égard2. Le cardinal-ministre se veut cependant d’abord rassurant et écrit à Monsieur de Roquepine, le 8 juillet : « le Roi ne fera de changements à Metz que ce qui sera nécessaire pour le service. Je serai aussi soigneux des intérêts de Monsieur le cardinal de La Valette que des miens propres »3. Mais alors que le cardinal de La Valette trouve la mort en Italie, le 28 septembre, le cardinal-ministre dépêche à M. de Roquepine, qui s’est endetté à titre personnel pour entretenir la garnison, le comte de Tréville (ou Troisville), lieutenant de la compagnie des mousquetaires du Roi, qui arrive à Metz le 5 octobre 16394. Monsieur de Roquepine adresse alors deux courriers à Léon Bouthillier, comte de Chavigny, de Metz, pour défendre sa probité et sa position5.
Il se voit remettre la défense de la place de La Capelle par lettres du 8 décembre 1639, avant de recevoir commission pour lever cent hommes d’armes au mois d’avril suivant6. Le gouvernement de Metz et des Trois-Évêchés est quant à lui confié au comte Jean II de Lambert en remplacement du cardinal de La Valette7.
Promu lieutenant général des armées du Roi, Gilles du Bouzet de Roquepine bénéficie aussi de l’érection de sa terre de Roquepine en marquisat en 1671.
Il a épousé, en 1655, Claude-Antoinette de Cassagnet.
Voir aussi Joseph Noulens, Maisons historiques de Gascogne…, Paris, Aubry et J.-B. Dumoulin, 3 volumes, 1865-1866, tome premier, p. 163-174.
- Voir le résumé d’un courrier de Richelieu au cardinal de La Valette, du 4 août 1637, dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome V, p. 1048. [↩]
- Dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions…, ouvrage cité, tome VIII, p. 155. [↩]
- Billet de Richelieu à Monsieur de Roquepine, 8 juillet 1639, dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions…, ouvrage cité, tome VIII, p. 355. Richelieu réitère son propos le 14 juillet, voir Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions…, ouvrage cité, tome VI, p. 431. [↩]
- Monsieur de Roquepine au comte de Chavigny, de Metz, le 5 octobre 1639, Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance politique Lorraine, volume 31, fol. 217-218, translation publiée en ligne, texte 718. [↩]
- Les deux courriers portent les dates des 5 et 10 octobre, voir les textes 718 et 719. [↩]
- Joseph Noulens, Maisons historiques de Gascogne…, Paris, Aubry et J.-B. Dumoulin, 3 volumes, 1865-1866, tome premier, p. 169. [↩]
- Voir C. Abel et E. de Bouteiller – éd. -, Journal de Jean Beauchez, Metz, Rousseau-Pallez, 1868, p. 398. [↩]
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (27 novembre 2023). Bouzet (Gilles du, seigneur de Roquepine). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 17 avril 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tqq3