Georges-Guillaume de Hohenzollern (1595-1640) est le fils de Jean III Sigismond de Hohenzollern, margrave de Brandebourg, et d’Anne de Prusse. Il est aussi le beau-frère du roi Gustave-Adolphe de Suède, qui a épousé sa sœur, Marie-Éléonore de Brandebourg ; et l’oncle de la reine Christine de Suède. Il est enfin le parent de Jean-Georges I^er de Saxe, dont la mère est née Sophie de Brandebourg.

Il a convolé, en 1616, avec la princesse palatine, Élisabeth von Simmern, sœur du palatin Frédéric V.

Il devient margrave-électeur de Brandebourg, duc de Prusse, à la suite de son père, en 1619.

Georges-Guillaume de Brandebourg mène longtemps une politique d’atermoiements, en partie imputable à la division de ses conseillers : au cours des années 1620, le protestant Samuel de Winterfeld s’est en effet opposé au catholique Adam von Schwartzenberg. En 1626, ce dernier a obtenu l’éviction de Winterfeld, mais a dû s’exiler en 1630 après les victoires suédoises, à la demande du chancelier calviniste Sigismund von Götzen.

Le 10 mars 1633, au cours d’un banquet, le margrave de Brandebourg et l’électeur de Saxe, auxquels s’est joint le duc Frédéric III de Schleswig-Holstein-Gottorp, décident d’accepter l’ouverture de négociations offerte par l’Empereur et de lui dépêcher le margrave Georges II de Hesse-Darmstadt (1605-1661). Les pourparlers avec les représentants de Ferdinand II débutent le 14 mars, à Leitmeritz, tandis que s’ouvraient ceux d’Heilbronn, côté protestant. Au mois de mai, le margrave de Brandebourg fait part à Louis XIII de ses conditions, par l’intermédiaire du baron de Rorté : « 1° que le Roi lui envoie des troupes pour la conservation de son pays ; 2° que le Roi envoie une forte armée sur le Rhin et le Weser pour empêcher les desseins des Espagnols et pour renforcer les garnisons ès pays de l’électeur de Trèves ; 3° que le différend qui est entre lui et les États du Pays-Bas soit décidé par arbitrage comme on en était convenu ; 4° que lesdits États ne se mêlent point du différend qu’il a avec les héritiers du colonel [Gotthard] Kettler et autres ; 5° que lesdits États ne le forcent au duché de Clèves de se joindre avec eux pour la défense des provinces de Gueldres et Owerissel [Overijsel] contre les Espagnols »¹.

Ses exigences satisfaites, le margrave de Brandebourg adhère à la coalition au cours de l’été, sans toutefois que les actes confirment ses intentions².

Au tout début de l’année 1634, la versatilité du margrave de Brandebourg, et le rappel de Schwartzenberg, confèrent à la mission diplomatique confiée au baron de Rorté à Berlin et à Dresde une importance particulière. Le baron de Rorté adresse de longs comptes-rendus soit au père Joseph, soit au marquis de Feuquières, qui tous deux supervisent sa mission ((Voir les courriers du baron de Rorté au marquis de Feuquières, de Berlin, les 7  et 16 janvier1634, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Le trésor pillé du Roi : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1634, Paris, éditions L’Harmattan, 2013, 2 volumes, t. 1, p. 143-145, p. 174-177 ;  et le rapport du baron de Rorté à Louis XIII, de Berlin, 14 février 1634, dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Le trésor pillé du Roi…, ouvrage cité, tome 1, p. 275-289.).

Le margrave de Brandebourg restait fondamentalement opposé au transfert de la dignité électorale autrefois détenue par le palatin Frédéric V au duc Maximilien de Bavière , car la diète d’Empire était soumise à la prédominance catholique. Le margrave de Brandebourg se montrait aussi très attaché à ses droits sur la Poméranie, que lui contestait le chancelier Oxenstern, dont il aurait aimé obtenir la légitimation par Ferdinand II. Mais l’issue de la bataille de Nördlingen (6 septembre 1634) complique davantage encore la situation. Le 1^er novembre 1634, le margrave de Brandebourg adhère encore au traité de Paris par lequel Louis XIII obtient l’assurance que les électeurs de Saxe et de Brandebourg ne traiteraient avec les ennemis qu’en accord avec la France et les confédérés. Puis, dès le 24, les préliminaires de Pirna permettent aux représentants du duc de Saxe et du duc de Brandebourg de trouver un premier accord de paix avec Ferdinand II.

Surtout, le 30 mai 1635, le margrave de Brandebourg et le duc de Saxe sont signataires du traité de Prague avec l’Empereur.

La principauté de Brandebourg est dès lors ravagée autant par les Suédois que par les Impériaux : Georges-Guillaume est contraint à l’exil en 1638.

De l’union de Georges-Guillaume de Brandebourg et d’Élisabeth von Simmern naissent Louise de Brandebourg (1617-1676), qui épouse en 1645 Jacques de Courlande (1612-1682) ; Frédéric-Guillaume de Brandebourg (1620-1688), qui épouse en 1646 Louise-Henriette d’Orange-Nassau, fille d’Henri -Frédéric ; Edwige-Sophie de Hohenzollern (1623-1683), qui épouse en 1649 le landgrave Guillaume VI de Hesse-Cassel (1629-1663) ; Jean de Brandebourg, né en 1624 et mort en bas âge.

Texte 725,

1. Voir le Mémoire des points que Son Altesse électorale de Brandebourg désire être rapportés au Roi Très Chrétien par le moyen de M. le baron de Rorté, mai 1633, conservé à la Bibliothèque de l’Institut, coll. Godefroy, vol. 487, f° 290-292. [↩]
2. Voir la Réponse du marquis de Brandebourg au sieur de Feuquières sur l’alliance qui a été déclarée en l’assemblée de Francfort entre les couronnes de France et de Suède et leurs alliés, laquelle il a acceptée, document conservé à la Bibliothèque de l’Institut, coll. Godefroy, vol. 487, f° 286, copie en latin ; et la lettre de Georges-Guillaume, électeur de Brandebourg, à Louis XIII, 2 juillet 1633, conservé à la Bibliothèque de l’Institut, coll. Godefroy, vol. 487, f° 294, accompagnée d’une résolution adressée par le même au marquis de Feuquières pour le rétablissement de l’ancienne liberté germanique contre la maison d’Autriche, Bibliothèque de l’Institut, coll. Godefroy, vol. 487, f° 296-299. [↩]

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