Le comte Adam von Schwartzenberg (1583-1641) est l’un des conseillers de Georges-Guillaume de Hohenzollern, margrave de Brandebourg. De confession catholique, il en devient le principal ministre, et favori, en 1619, puis s’oppose, au cours des années 1620, au protestant Samuel de Winterfeld. À partir de 1625, il est également grand-maître de l’ordre de Malte à Sonnenberg1. Les points de vue antagonises de Schwartzenberg et de Winterfeld conduisent longtemps l’électeur de Brandebourg à une politique d’atermoiements.
En 1626, Adam von Schwartzenberg obtient l’éviction de Winterfeld.
À la fin de l’année 1627, il est l’ambassadeur de Brandebourg à la diète de Mühlhausen, au cours de laquelle Henri de Gournay, comte de Marchéville, représentant de Louis XIII, lui transmet des propositions d’accord du roi de France2.
Il doit cependant s’exiler en 1630 après les victoires suédoises, à la demande du chancelier calviniste Sigismund von Götzen, avant d’être rappelé au début de l’année 1633. Le 10 mars, le margrave de Brandebourg, l’électeur de Saxe, et le duc Frédéric III de Schleswig-Holstein-Gottorp, décident d’accepter l’ouverture de négociations offerte par l’Empereur et de lui dépêcher le margrave Georges II de Hesse-Darmstadt. Les pourparlers avec les représentants de Ferdinand II débutent le 14 mars, à Leitmeritz, tandis que s’ouvrent ceux d’Heilbronn, côté protestant, conduits par la France et la Suède. Si le 1er novembre, l’électeur adhère encore au traité de Paris par lequel Louis XIII obtient l’assurance que les électeurs de Saxe et de Brandebourg ne traiteraient avec les ennemis qu’en accord avec la France et les confédérés, dès le 24, les préliminaires de Pirna permettent aux représentants du duc de Saxe et du duc de Brandebourg de trouver un premier accord de paix avec Ferdinand II.
Surtout, le 30 mai 1635, sur les conseils de Schwarzenberg, le margrave de Brandebourg, comme le duc de Saxe, sont signataires du traité de Prague avec l’Empereur.
À la fin de l’année 1636 et au début de l’année 1637, Adam von Schwartzenberg est encore le représentant du margrave de Brandebourg à la diète de Ratisbonne, qui élit Ferdinand de Habsbourg, fils de l’empereur Ferdinand II, roi des Romains3.
L’influence pro-impériale qu’il exerce est encore prépondérante4. C’est avec lui que Richelieu demande à Georges Aubert, seigneur de Saint-Georges, de négocier à Lucerne, au mois de mai 16385. Le comte d’Avaux annonce son décès, à Spandau, en mars 1641 et déclare : « cela n’aidera pas peu aux bonnes dispositions de l’électeur de Brandebourg car cet homme avait encore beaucoup d’autorité et de pratique en sa Cour. »6.
Texte 725,
- Adolf Wild – éd. -, Les Papiers de Richelieu, section politique extérieure, correspondance et papiers d’État. Empire allemand, t. 1 : 1616-1629, Paris, Pédone, 1982, p. 393 note et p. 489. [↩]
- Voir le résumé d’une dépêche de Henri de Gournay, comte de Marchéville, dans Adolf Wild – éd. -, ouvrage cité, p. 392-393. [↩]
- Voir Victorine Anja Hartmann – éd. -, Les papiers de Richelieu : section politique extérieure, correspondance et papiers d’État (1636-1642), t. III, Paris, éditions A. Pédone, 1999, p. 48-49. [↩]
- Voir les instructions que Richelieu destine au comte d’Avaux, le 10 avril 1637, dans Victorine Anja Hartmann – éd. -, Les papiers de Richelieu : section politique extérieure… tome III, ouvrage cité, p. 105. [↩]
- Voir les instructions que Richelieu destine à Georges Aubert, seigneur de Saint-Georges, le 9 mai 1638, dans Anja Victorine Hartmann – éd. -, Les papiers de Richelieu : section politique extérieure… tome III, ouvrage cité, p. 213-215. [↩]
- Claude de Mesmes, comte d’Avaux, à Léon Bouthillier, comte de Chavigny, Hambourg, 23 mars 1641, dans Anja Victorine Hartmann – éd. -, Les papiers de Richelieu : section politique extérieure… tome III, ouvrage cité, p. 479-480. [↩]
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Marie-Catherine Vignal Souleyreau (14 décembre 2023). Schwartzenberg (le comte Adam von). Correspondance et papiers d'État du cardinal de Richelieu. Consulté le 24 mars 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/tqqs