Jean de La Moussaye (1586 – † entre 1653 et 1660), seigneur de La Villeauléon, de Carcoüet, de Carmoran, d’Andilly, de Boisménard, de Launay-Ruault etc., dit « Querquoy » (ou Quercoy, Carqueroy), est un gentilhomme breton. Il est le fils de Jean de La Moussaye, chevalier, seigneur de Carcouët, et de Jacquemine Poulain. Il est aussi le frère d’Amaury de La Moussaye, seigneur de Carcouët, de Launay-le-Grand, de La Villauléon, etc., cité comme « chevalier de l’ordre du Roi » (ordre de Saint-Michel), dans un acte du 20 août 1617, et décédé avant 1632. Marié à deux reprises avec des Lorraines, en 1616, à Marie de La Ruelle, veuve de Balthazar de Guérin († 1612), seigneur du Montet et d’Hermanmesnil, conseiller d’État du duc Charles III, puis à Marguerite-Philippes du Val-Francouet (ou Marguerite Philippe de Valfrancourt) en 1626 ou en 1630, il s’est engagé au service du duc Henri le Bon puis de Charles IV.

Dans un acte portant la date du 2 septembre 1625, il se qualifie de « premier gentilhomme de Son Altesse de Lorraine et capitaine de cent hommes d’armes des armées de l’Empereur » et de « chevalier de l’ordre du Roi », puis de « chambellan de Son Altesse » dans un acte du 11 août 1626, et de « maître d’hôtel du duc de Lorraine et colonel des compagnies de gendarmes pour le service du Roi » dans un troisième document du 27 décembre 1632.  ((Voir Gaston de Carné (éd.), Les chevaliers bretons de Saint-Michel… notes recueillies par le comte d’Hozier, Nantes, Vincent Forest et Émile Grimaud, 1884, p. 266-268.)).

Jean-Charles Fulaine, le concernant, évoque le commandement d’une compagnie de cavalerie en 1630-1631¹. Il commande, pour le duc Charles IV, un corps d’armée à la frontière envoyé en Allemagne et s’oppose au maréchal d’Effiat avant que celui-ci ne décède le 27 juillet 1632. La troupe qu’il commande est l’une des seules, qui, battue et faute de directives, ne rejoint pas l’armée impériale et regagne la Lorraine².

Les Mémoires de Richelieu précisent, pour l’année 1633, que « le maréchal d’Effiat étant mort, Querquoy ne fut pas plutôt de retour en Lorraine, que son régiment fut licencié par le duc, qui le donna sur le champ à la Vervaine, qui le mena encore en Alsace où il fut défait par les Suédois »³. Querquoy est pourtant encore évoqué comme l’un des principaux mestres de camp au service du duc de Lorraine⁴. En août, Louis XIII octroie un passeport à son épouse⁵, et le nomme par la suite colonel d’un régiment de cavalerie entretenu sur le pied des troupes étrangères »⁶.

Richelieu évoque, à propos de Monsieur de La Moussaye, l’attribution de huit commissions de cavalerie hongroise à la fin de l’année 1635, sans qu’il soit possible de déterminer avec certitude si elle se rapporte à Jean de La Moussaye ou à son fils, Philippe, titré marquis de La Moussaye, colonel d’infanterie au service du roi de France qui décède des suites des blessures reçues lors de la bataille de Rocroi en 1643⁷.

Le Roi gratifie aussi M. de Querquoy du gouvernement de Pont-à-Mousson.

Voir aussi François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse…, deuxième édition, tome VII, Paris, chez Antoine Boudet, 1774, p. 510.

Texte 731,

1. Voir Jean-Charles Fulaine, Le duc Charles IV de Lorraine et son armée, Metz, Éditions Serpenoise, 1997, p. 46. [↩]
2. Jean de Rechignevoisin, seigneur de Guron, à Richelieu, Nancy, 12 mai 1632, translation publiée en ligne, texte 731. [↩]
3. Joseph-FrançoisMichaud et Jean-Joseph-François Poujoulat – éd. -, Mémoires du cardinal de Richelieu, Paris, chez l’éditeur du Commentaire analytique du Code civil, 1837-1838, trois volumes, Nouvelle collection des mémoires pour servir à l’histoire de France, 2^ème série, tome VIII, p. 467. Les Mémoires de Richelieu, bien que situant l’épisode en 1633, reproduisent un mandement de Louis XIII, non daté, conservé parmi les papiers de Richelieu datant de l’année 1634, au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, volume 15, fol. 420-427. [↩]
4. Voir l’extrait des lettres de Jean de Rechignevoisin, seigneur de Guron, fin juillet 1633 dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Richelieu à la conquête de la Lorraine. Correspondance : 1633, Paris, éditions L’Harmattan, 2010, p. 347.). Il passe alors secrètement au service de la France.

   En juillet 1633, au cours d’un repas de Charles IV, il a la maladresse d’évoquer la déroute des soldats lorrains. Saisissant le prétexte, le duc, qui le soupçonne de trahison, le fait arrêter et emprisonner au château de Delme ((Voir le courrier que Jean de Rechignevoisin, seigneur de Guron, adresse à Richelieu, le 1^er août 1633, et le mémoire du marquis de Saint-Chamond du 3 août dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Richelieu à la conquête de la Lorraine. Correspondance : 1633, ouvrage cité, p. 353-356 et p. 361-362. [↩]

5. Léon Bouthillier à Jean de Rechignevoisin, seigneur de Guron, Sampigny, 27 août 1633, Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 13, f° 348. [↩]
6. Gaston de Carné – éd. -, ibidem. [↩]
7. Richelieu à Abel Servien, Rueil, 20 novembre 1635, dans Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome V, p. 351. [↩]

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