René Potier (v. 1579-1670), comte puis duc de Tresmes, est le fils de Louis Potier († 1630), baron de Gesvres puis comte de Tresmes, secrétaire d’État, et de Charlotte Baillet, dame de Tresmes. Bailli et gouverneur du Valois en 1599, il accède à la charge de chambellan du Roi le 31 janvier 1608. Le 20 octobre suivant, il se voit confier les fonctions de lieutenant général en Champagne et de gouvernement de Châlons. Capitaine des gardes du corps du Roi le 28 janvier 1611, il est promu chevalier des ordres du Roi le 31 décembre 1619. Le 6 janvier 1627, il obtient le gouvernement et la lieutenance générale du Maine, du Perche et de Laval. Il est fait conseiller d’État le 26 décembre 1629. On peut noter la très inhabituelle formule apposée par Richelieu en guise de signature à un courrier adressé au comte de Tresmes le 15 mai 1632 : « Armand, cardinal de Richelieu »¹. 

Le 4 avril 1634, il achète à Denis Charpentier, secrétaire de Richelieu, l’office de greffier ancien et alternatif des greniers à sel d’Argentan et garde des sceaux du dit grenier². 

Une étude consacrée à la place de Bellême, au comté du Perche, cite une note indiquant que le comte de Tresmes porte le titre de « lieutenant général des provinces du Perche, Maine et Laval » et détient le gouvernement des ville et château de Caen en mars 1635³.

Il est nommé duc de Tresmes et pair de France en novembre 1648, mais n’est reçu au Parlement qu’en décembre 1663⁴.

Sa carrière est d’une exceptionnelle longévité : il est encore mestre de camp de cavalerie en février 1652, capitaine et gouverneur de Pont-Audemer à la fin du mois de novembre 1661, premier gentilhomme de la Chambre du Roi le 28 juillet 1669, et son ambassadeur en Angleterre l’année suivante. 

Il a épousé, vers 1607, Marguerite (ou Marie) de Luxembourg-Piney. De leur mariage naissent : Louis II Potier (1610-1643), marquis de Gesvres ; Léon Potier (v. 1620-1703), duc de Tresmes puis duc de Gesvres ; et François Potier, marquis de Gandelu, puis marquis de Gesvres († 27 mai 1646) ; Louise-Henriette Potier, qui épouse, en 1633, Emmanuel de Faudoas d’Averton, vicomte de Belin ; Marguerite Potier, qui épouse, en 1635, Henri de Saulx, marquis de Mirebeau, dit « marquis de Tavannes ».

Il a également une liaison avec Françoise Scarron, née en 1603, fille de Paul Scarron l’Apôtre et sœur de Paul Scarron le Jeune, de 24 ans sa cadette, épousée secrètement. Il en a trois enfants : François (1634-1638) ; René, né en 1635 ; et Louis, né vers 1638⁵.

Voir aussi François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Le dictionnaire de la noblesse…, 2^ème édition, Paris, chez la veuve Duchesne pour les tomes I à V, puis chez Antoine Boudet pour les tomes VI à XII, 1770-1786, voir au t. VI, p. 269 ; Louis Moréri, Le grand dictionnaire historique…, Paris, chez les Libraires associés, 1759, 10 volumes, voir au tome neuvième, p. 184.

Textes 736, 740, 781, 856, 

1. Voir la translation du texte publiée en ligne, texte 736. [↩]
2. Maxim Boyko, « Denis Charpentier (v. 1580-1647). Étude sociale du premier secrétaire du cardinal de Richelieu », Dix-septième siècle, n° 284, 2019/3, p. 423-457. [↩]
3. Note du 2 mars 1635, dans D^r Jousset, Bellême sous Louis XIII, Mamers, imprimerie Jules Fleury, 1870, p. 26. [↩]
4. Selon sa notice biographique dans Christophe Levantal, Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l’époque moderne (1519-1790), Paris, éditions Maisonneuve & Larose, 1996, p. 934-936. Antoine Adam indique, dans son édition des Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, tome II, p. 1046, que la terre de Tresmes est érigée en duché-pairie en 1648 « sous le nom de Gesvres ». [↩]
5. Antoine Adam – éd. -, ouvrage cité, p. 1046 et p. 1425. [↩]

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