André Céberet (1603-1674), seigneur du Grand-Boullay, appartient à une famille originaire de Clermont-Ferrand. Il est le fils cadet de Jean Céberet, conseiller du Roi en ses conseils d’État et privé, maître ordinaire en sa chambre des comptes de Bretagne, secrétaire d’ambassade à Venise en 1623, avant d’y assurer la représentation française avant l’arrivée d’Étienne II d’Aligre en 1624, puis agent de la France auprès de l’Empereur, à Vienne, de 1627 à 1632, et de Louise [ou Lucrèce] Le Cocq ((Denis-Louis-Martial Avenel – éd. -, Lettres, instructions diplomatiques et papiers d’État du cardinal de Richelieu, Paris, Imprimerie Nationale, 1853-1877, en 8 volumes, Collection des documents inédits de l’histoire de France, tome VIII, p. 4 ; Madeleine Haehl, Les Affaires étrangères au temps de Richelieu : le secrétariat d’État, les agents diplomatiques (1624-1642), Bruxelles, Bern, Berlin…, P.I.E. Peter Lang, 2006, p. 260 et p. 280.)). Son aîné, Charles Céberet, exerce les fonctions de secrétaire de Pierre Séguier.

André Céberet entre peut-être au service de Richelieu en 1626¹. 

L’année suivante, il accède à la charge de commissaire général de la Marine, avec des appointements de 1200 livres². Ses fonctions l’amènent à procéder à l’inspection des navires amarrés à Brest et à La Rochelle en août 1631³. André Céberet est ensuite porté sur les comptes de la Marine en 1634, 1635, 1637 et 1639 avec la même rémunération. Il semble encore exercer ces responsabilités en 1643 et 1646.

Entre 1629 et 1634, le cardinal-ministre l’emploie également comme secrétaire⁴. C’est également en 1629 qu’il acquiert les terre et seigneurie du Grand-Boullay⁵.

Le 31 mai 1633, il accède à l’office de maître ordinaire en la chambre des comptes de Bretagne, sur la démission de son père, sans, cependant, y être reçu⁶.

Au cours du printemps 1634, des soupçons de malversations qui pèsent sur lui, ainsi que sur le commandeur Philippe de Charry des Gouttes, depuis 1631, donne lieu à une enquête évoquée par Charles du Cambout de Coislin, baron de Pontchâteau, le 21 juin 1634⁷. S’il n’est pas condamné, Richelieu préfère ne plus l’employer comme secrétaire. Il conserve ses charges de commissaire général de la Marine et de conseiller du Roi.

André Céberet épouse, en 1642, Hélène de Mesvilliers (ou Mévilliers), veuve de Philippe Le Gangneux, conseiller du Roi et auditeur en la chambre des comptes⁸. Leur fils, Claude Céberet du Boullay († 1702), est envoyé au royaume de Siam par Louis XIV en 1687⁵. 

Textes 737, 757, 860, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Jules Lair, baron Alphonse Chodron de Courcel, Louis Delavaud (dir.), Rapports et notices sur l’édition des Mémoires du cardinal de Richelieu, Paris, Société de l’histoire de France, 1905-1922, voir tome III, fascicules VI et VII [↩]
2. Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d’histoire, Paris, Plon, 1867, p. 337-338. [↩]
3. Pierre Grillon – éd. -, Les papiers de Richelieu : section politique intérieure, correspondance et papiers d’État. Tome VI : 1931, Paris, A. Pédone, 1985, p. 504 et p. 516. [↩]
4. Il est cité dans ses charges de conseiller du Roi, commissaire général de la Marine et secrétaire de Richelieu, dans l’acte de mariage de Louis Croizet, valet de chambre de Richelieu, et d’Anne Cautrel, le 29 novembre 1629 : Maxim Boyko, Denis Charpentier, premier secrétaire et fidèle du cardinal de Richelieu, mémoire de master II recherche sous la direction du Pr. Denis Crouzet et de Marie-Catherine Vignal Souleyreau, soutenu en juin 2018 à Sorbonne-Université,  p. 239 note 6. [↩]
5. Ibidem. [↩] [↩]
6. Maxim Boyko, mémoire de master II, cité, p.239-240. [↩]
7. Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, Le trésor pillé du Roi : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1634, Paris, éditions L’Harmattan, 2013, 2 volumes, tome I, p. 572-574. [↩]
8. Maxim Boyko, mémoire de master II cité, p. 240. [↩]