Notice biographique élaborée en collaboration avec Monsieur Charles-Henri de Sommyèvre

Claude II de Verrières (ou des Verrières) (v. 1570 – † 16 octobre 1637), chevalier, est d’abord titré seigneur, en partie, d’Épiez, de Traveron, de Burey-en-Vaux, de Mauvages¹ et de Gibeaumeix². Ces titres sont donnés pour l’année 1597, à l’époque de la première union matrimoniale qu’il contracte³. Il apparaît ensuite, en 1636, comme seigneur de Montbras, d’Amanty (près de Gondrecourt-le-Château) et de Burey-la-Côte⁴, et est évoqué sous le nom de « Monsieur d’Amanty » ou « Monsieur d’Amante ».

Il est le fils de Claude de Verrières († avant le 3 août 1588), seigneur d’Amanty, chambellan du duc Charles III de Lorraine, et de Jeanne Le Bégat⁵.

Par son père, il est aussi le petit-neveu de Nicolas de Verrières, maréchal des logis de Claude de Lorraine, premier duc de Guise, entre avril 1536 et avril 1547⁶.

Il a épousé, le 14 mai 1596, Louise des Salles († v. 1610), apparentée au baron de Rorté. Il a convolé en secondes noces, en 1611, avec Julia della Valle⁷. 

Mentionné comme gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi en 1616, il est encore titulaire de la charge le 15 novembre 1632⁸. Il apparaît à la même date comme capitaine d’une compagnie de chevau-légers pour le service du roi de France⁹.

Claude de Verrières endosse ces responsabilités militaires dès 1615-1616, dans le cadre de la répression de la prise d’armes du prince de Condé et du duc de Bouillon contre la régence de Marie de Médicis¹⁰.

Du mariage de Claude II de Verrières et de Julia della Valle naît une fille, Anne Catherine, qui épouse, en 1634, Jacques du Brouillard, seigneur de Saint-Cyr, mais qui décède dès le 23 janvier 1635¹¹.

C’est peut-être vers cette date qu’il se démet de sa compagnie de chevau-légers en faveur de son gendre.  La correspondance et les papiers d’État de Richelieu conservent au moins deux mentions des contingents levés soit par Claude II de Verrières, soit par Jacques de Brouillard : Claude Mallier du Houssay indique à Richelieu, le 25 août 1635, que « les deux régiments de dragons des compagnies de Marolles, Amanty et autres », qui doivent se réunir en Champagne pour escorter, vers la Lorraine, un convoi de vivres ou de munitions destiné à l’armée du comte de Soissons, n’y sont pas encore présents¹² ; puis le courrier adressé au cardinal-ministre, le 30 août 1635, par le comte de Soissons lui-même, précise que « la compagnie d’Amanty », logée à Saint-Urbain-Manoncourt, ayant pourtant reçu l’ordre de se regrouper pour prendre la route de Bar-le-Duc, a quitté son campement pour gagner, non les États du duc Charles IV de Lorraine, mais la Bresse sur ordre exprès de Louis XIII, en renfort au prince de Condé¹³.

Le château de Montbras, où séjourne brièvement le duc Charles IV de Lorraine au cours de l’été 1636¹⁴, est érigé, à la demande de Claude II de Verrières et de sa première épouse, Louise des Salles, pour remplacer un château plus ancien devenu inhabitable. Les travaux s’achèvent à l’époque du décès de Louise des Salles, vers 1610.

Voir aussi François de Chanteau, Notice historique et archéologique sur le château de Montbras (Meuse), nouvelle édition par Maurice de Chanteau, Paris, Alphonse Lemerre éditeur, 1885, passim ;

Dom Augustin Calmet, Histoire de la maison des Salles…, Nancy, impr. Jean-Baptiste Cusson, 1716, p. 20-21.

Textes 728, 741, 

1. Ces quatre seigneuries se trouvent aujourd’hui dans le département de la Meuse, arrondissement de Commercy. [↩]
2. Auj. dép. Meurthe-et-Moselle, arr. Toul. [↩]
3. Voir « Archives de Marches de Guirsch. 2^ème partie », Annales de l’Institut d’archéologie du Luxembourg, t. X, 24^e cahier, 1878, p. 191. [↩]
4. Auj. commune de Sauvigny, dép. Meuse, arr. de Commercy. [↩]
5. Dom Ambroise Pelletier, Nobiliaire ou armorial général de la Lorraine et du Barrois, Nancy, chez Thomas père et fils, 1758, p. 608 ; abbé A. Genin, « Un village mi-barrois, mi-champenois, 1242-1909, Épiez, près Maxey-sur-Vaise », Mémoires de la Société des lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc, 4^e série, t. IX, 1911, p. 108. [↩]
6. Fleury Vindry, Dictionnaire de l’état-major français au XVI^e siècle, première partie, gendarmerie, Paris, Cabinet de l’Historiographe, 1901, p. 303. [↩]
7. Celle-ci, née en 1591, originaire du duché de Mantoue, est arrivée à Nancy comme demoiselle d’honneur de Marguerite de Gonzague (†1632), promise au duc de Lorraine Henri le Bon. Promue par la suite dame d’honneur de la duchesse de Lorraine, Julia della Valle se tourne vers la religion, sous le nom de Pélagie de la Pénitence, au tiers-ordre de saint Dominique, en 1621, peu après le mariage de la fille de Marguerite de Gonzague, Nicole de Lorraine, avec son cousin Charles de Lorraine-Vaudémont, bientôt duc Charles IV. Peut-être l’influence de Julia della Valle détermine-t-elle le souhait de la duchesse Nicole de Lorraine (1608-1657) d’être inhumée « avec l’habit du tiers-ordre de saint Dominique ». Selon le R. P. Emmanuel Ceslas Bayonne, Julia della Valle accède à la charge de dame d’honneur d’Anne d’Autriche et accompagne la Reine à Toulouse en 1632. Elle n’est cependant pas évoquée parmi les membres de la Maison de la souveraine par Oliver Mallick. Sa proximité avec la duchesse Nicole de Lorraine lui permet de bénéficier du titre de courtoisie de « marquise d’Amanty » et pourrait expliquer le passage, par le château de Montbras, de Charles IV de Lorraine, au début du mois d’août1636, peut-être pour solliciter son intercession et obtenir l’accord de la duchesse Nicole pour un divorce. Après la mort de son époux, Julia della Valle se retire du monde. En 1643, elle est nommée prieure du monastère de Langres, où elle décède le 28 décembre 1645. Voir R.-P. Emmanuel Ceslas Bayonne, Le monastère des dominicaines de Langres (1621-1880), Langres, Firmin Dangien, 1881, 2 volumes, tome I, p. 82-86 ; Oliver Mallick, « Au service de la reine. Anne d’Autriche et sa maison (1616-1666) », Paris, Cour de France.fr, article inédit publié le 3 janvier 2016, consulté le 05/02/2024. [↩]
8. Selon une sentence du 15 novembre 1632 rendue au bailliage de Vitry-le-François en faveur de Simon de Sommyèvre, chevalier, seigneur de Juilly, Ampilly, etc…, contre Claude de Verrières, titre original, collection particulière. [↩]
9. Ibidem. [↩]
10. Discours de ce qui s’est passé en la province de Champagne, sous la conduite de M. d’Andelot…, Troyes, par P. Chevillot, 1616, p. 4, 10 et 12. [↩]
11. Cabinet de d’Hozier 69, « Dossier 1788 – Bruillart », BnF, Mss. Fr. 30 950, idem in Dossiers bleus 140, « De Bruillard », BnF, Mss. Fr. 29 685 ; voir aussi R.-P. Emmanuel Ceslas Bayonne, Le monastère des dominicaines de Langres…, ouvrage cité, p. 83. [↩]
12. Voir le courrier que Claude de Mallier du Houssay à Richelieu, de Châlons-en-Champagne, le 25 août 1635, au Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatique, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 28, fol. 190-191, translation publiée en ligne, texte 741. [↩]
13. Dans Marie-Catherine Vignal Souleyreau – éd. -, L’Œil et la plume de Richelieu : correspondances croisées, année 1635, Paris, Éditions L’Harmattan, 2020, p. 446-449. [↩]
14. Voir le courrier que l’évêque de Mende adresse à Richelieu, de Toul, le 7 août 1636, translation publiée en ligne, texte 728. [↩]

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