François de Bonne (1543-1626), seigneur de Lesdiguières et du Glaizil puis duc de Lesdiguières, est le fils de Jean II de Bonne († v. 1548), seigneur de Lesdiguières (ou d’Esdiguières), et de Françoise de Castellane.

Gouverneur de Grenoble en mars 1591, il est pourvu de la charge de conseiller d’État en septembre 1595, en même temps qu’un commandement militaire en Provence.

Il est promu lieutenant général du Roi en Dauphiné en octobre 1597, puis il est fait maréchal de France le 27 décembre 1609. Il est nommé duc de Lesdiguières et pair de France en mai 1611 et n’est reçu au Parlement que le 6 février 1620. 

Il commande en Dauphiné de 1613 à 1623.

Maréchal des camps et armées du Roi en mars 1621, il accède, en juillet 1622, à la charge de connétable de France, dont il est le dernier titulaire, et au titre de chevalier des ordres du Roi, en remerciement de sa contribution au maintien de la paix dans le Dauphiné. Né protestant, il s’est en effet converti au catholicisme et maintient le Dauphiné dans l’obéissance au pouvoir royal tandis que le duc de Rohan mène la révolte huguenote dans le royaume. Il prend part, dans les rangs de l’armée de Louis XIII, au siège de Montauban, puis au siège de Montpellier et négocie la paix avec le chef des armées protestantes.

Il est encore gouverneur et lieutenant général pour le Roi en Picardie, Boulonnais, Artois, comté de Guînes et à Calais en mai 1623, avant d’être envoyé en Bas-Languedoc, dans les Cévennes et dans le Vivarais à la fin d’octobre de la même année.

En 1625, le duc Charles-Emmanuel I^er de Savoie entre en guerre contre la république de Gênes à la suite d’un différend territorial concernant le marquisat de Zuccarello, fief d’Empire situé à la limite de l’État de Gênes et du Piémont, vendu par Ferdinand II aux Génois, au grand dam du duc de Savoie qui souhaitait en faire l’acquisition. Louis XIII proposée alors au duc de Savoie la formation d’une coalition, avec Venise, pour s’opposer aux progrès des Habsbourg dans la région. Deux armées sont mises sur pied, l’une par le duc de Savoie, l’autre par le roi de France, menée par le connétable de Lesdiguières ; une flotte, placée sous la responsabilité du duc de Guise, est également affrétée. Gênes, sollicitée par le roi d’Espagne, puis par le Pape et par le grand-duc de Toscane, Ferdinand II de Médicis, refuse d’abord les secours qu’on lui propose afin de conserver son indépendance, et confie sa défense au commandant Charles Doria. L’entreprise militaire franco-savoyarde de 1625 se solde par un bilan plus que mitigé : l’armée du connétable de Lesdiguières s’empare de la place de Gavi, opiniâtrement défendue par son gouverneur, Benoît Spinola, et les troupes savoyardes de celle de Rossiglione, mais de constantes divergences opposent Charles-Emmanuel I^er au chef des contingents français. Gênes est finalement secourue par une escadre de navires espagnols, rejointe par les galères d’Urbain VIII et par celles du grand-duc de Toscane. Puis le gouverneur de Milan, le duc de Feria, intervient à son tour en envoyant une armée afin de sauver la ville de Gênes elle-même, ainsi que la place de Savone. Lesdiguières et le duc de Savoie sont contraints à la retraite.

Il a épousé, le 11 novembre 1566, Claude Béranger du Gua ; puis, le 16 juillet 1617, Marie Vignon († 1657), marquise de Treffort, veuve d’Ennemond Matel, assassiné. Le connétable de Lesdiguières laisse trois filles des mariages qu’il a contractés : Madeleine de Bonne de Lesdiguières († 1620), né du premier, et Françoise, fille légitimée de Marie Vignon, épousent toutes deux successivement Charles de Blanchefort de Créqui (v. 1574-1638), qui relève le titre de duc de Lesdiguières en septembre 1626, en vertu de dispositions spécifiques prises en sa faveur par le connétable, en 1611, lors de l’érection de la terre de Lesdiguières en duché-pairie. Catherine de Bonne convole quant à elle, en 1619, avec François de Bonne, comte de Sault, fils de sa demi-sœur Madeleine.

Le secrétaire du connétable de Lesdiguières, Louis Videl, fait paraître une Histoire de la vie du connestable de Lesdiguières, Paris, P. Rocolet, 1638 [BnF, cote RES-LN27-12436].

Antoine Adam (éd.), Tallemant des Réaux : Historiettes, Paris, Gallimard, 1960, 2 volumes, coll. Bibliothèque de la Pléiade, tome 1, p. 729-734.

Christophe Levantal, Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l’époque moderne (1519-1790), Paris, éditions Maisonneuve & Larose, 1996, p. 303 et p. 711-712.

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