Gabriel II Lattaignault [ou Lattaignaut, Lattaignant, Lattignant, Latignan, Latignau], seigneur du Galet et de Beussingue (Peuplingues, près de Calais), est le fils cadet de Gabriel I^er Lattaignant et de Catherine Obry. Son frère aîné, Robert Lattaignault, seigneur de Blengues, vit encore en 1641, âgé de 88 ans. Ses activités commerciales sont multiples. 

Marchand de Calais, entrepreneur, partisan et munitionnaire, il est à quatre reprises mayeur de Calais : en 1615, 1616, 1620 et 1633. Il acquiert aussi l’office du parti des regrattiers de Chartres. Son mandat électif et ses activités spéculatives l’amènent à construire en 1620 la digue du Risban puis à superviser, en 1632, la restauration du fort de Nieulay¹.

Il est aussi, en 1628, avec son associé, René Bouault, l’un des membres fondateurs de la Compagnie de la Nouvelle France, sous la houlette de Richelieu.

L’entrée de la France en guerre ouverte lui confère une importance croissante pour la gestion de l’approvisionnement en blé destiné aux armées. Richelieu tente alors de convaincre Jean Roze, associé de son côté au sieur Gagnot (ou Gaignot), de trouver un accord avec lui, ainsi qu’avec René Bouault. Les quatre hommes d’affaires sont incapables de s’entendre. L’intendant Claude I^er de Mallier du Houssay écrit quelques semaines plus tard (3 septembre) à Richelieu, de Châlons-en-Champagne : « Le sieur Roze, par ordre du sieur Gaignot, ne veut pas délivrer des blés qui sont venus de Vitry et Langres, appartenant aux munitionnaires, destinés pour la dite armée, disant qu’il n’est munitionnaire et que c’est aux sieurs Lattaignaut et Bouault de leur fournir blés et argent pour l’armée de MM. d’Angoulême et La Force »².

Il a épousé Marie Raoul.

De leur mariage est issu Gabriel IV Lattaignault († 1676) reçu conseiller au parlement de Paris en 1639, puis reçu conseiller en la Grand Chambre le jour de sa mort, qui a épousé, en 1641, Jeanne de Montescot³. 

Voir aussi Jacques Le Febvre, Histoire générale et particulière de la ville de Calais et du Calaisis…, Paris, chez Guillaume François Debure, 1766, 2 volumes, tome second, p. 489, 511, 517 ; 

Gervais Carpin, Le réseau du Canada : étude du mode migratoire de la France vers la Nouvelle-France (1628-1662), Sillery (Canada), Septentrion et Paris, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2001, p. 361, note 28.

Textes 176, 873, 

Marie-Catherine Vignal Souleyreau

Docteur en Histoire, ingénieur d'études à Sorbonne Université, Faculté des Lettres, Institut de Recherche sur les Civilisations de l'Occident Moderne (IRCOM - Centre Roland Mousnier)

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1. Le marquis de Saint-Chamond à Richelieu, de Calais, le 6 juillet 1632, qui renvoie également au fort de Nieulay, et non à Nieurlet, situé dans les terres, voir Marie-Catherine Vignal Souleyreau (éd.), La correspondance du cardinal de Richelieu : au faîte du pouvoir, l’année 1632, Paris, éditions L’Harmattan, 2007, p. 314, translation publiée en ligne, texte 873. [↩]
2. Claude de Mallier du Houssay à Richelieu, Châlons-en-Champagne, 3 septembre 1635, original conservé au Ministère des Affaires étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Correspondance Politique Lorraine, vol. 28, f° 180-181. [↩]
3. François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse…, seconde édition, tome VIII, p. 520. [↩]