Louis Testu, chevalier du guet, à Léon Bouthillier, comte de Chavigny, Paris, 18 janvier 1636.

Ministère des Affaires Étrangères, archives diplomatiques, centre de La Courneuve, coll. Mémoires & Documents France, vol. 820, f° 43. Original. Pour le classement : « 18 janvier, de Monsieur, Testu, chevalier du guet, à Monsieur Chavigny » ; « touchant un prisonnier transféré du Châtelet à la Bastille ».

Monsieur,

Suivant le commandement que m’apporta Monsieur de Montorgueil, je me mis incontinent en devoir de le faire exécuter, ayant appris qu’un <commis> ayant arrêté un homme approchant du nom qui est dans l’ordonnance, sur une dénonciation que lui avait fait le marquis de Bade, et cru que c’était celui que le Roi m’avait commandé d’arrêter, quoique le nom ne fût du tout semblable à celui de l’ordonnance, j’ai donné ordre qu’on l’enlevât du Château où il était pour le mener à la Bastille et son coffre est en mon logis. Il a dit qu’il y avait vingt ans qu’il n’était venu en France.

[En marge : « demande la continuation de sa pension »] Je vois, Monsieur, que le temps approche où le Roi verra son <État> pour considérer ceux à qui il voudra continuer l’entretènement des pensions, ce qu’il me fait [sic] vous supplier de vous souvenir du mien et de celui de mon fils [Louis II Testu de Frouville], tant auprès du Roi que de Monseigneur, sans lequel il me serait impossible de subsister, la guerre me privant du tiers de mon revenu et de celui de mes enfants.

J’espère tout de l’honneur de vos bonnes grâces que vous ne me dénierez cette faveur, tant en cette occasion qu’en d’autre qui se pourront présenter. Et ne vous pouvant rendre aucun service, je prierai Dieu pour votre prospérité et santé, en qualité de celui qui est, Monsieur, votre très humble et <…> serviteur,

Testu

De Paris, ce XVIII^e janvier 1636

---

---